Entre le ‘Brexit’ et l’Euro de football, on en aurait presque oublié les Jeux Olympiques, qui se tiennent à Rio du 5 au 21 août prochain. Mais les Brésiliens s’activent pour saisir cette opportunité de redorer l’image de leur pays, qui a plutôt fait la Une, jusqu’à présent, avec sa récession économique et le feuilleton des scandales de corruption. « Les équipements nécessaires pour accueillir les Jeux Olympiques sont prêts » a déclaré, le 4 juillet dernier, Eduardo Eugenio Gouvea Vieira, président de la Fédération des industries de l’État de Rio de Janeiro (Firjan), à l’occasion d’une conférence organisée à l’ambassade du Brésil par la Chambre de commerce du Brésil en France (CCBF). Il a rappelé que 11,1 milliards de dollars ont été investis pour cet évènement, dont 6,9 milliards dans les infrastructures de la ville.
S’exprimant dans un français parfait, le président du patronat de Rio (2e État du Brésil) a fait preuve d’un optimisme mesuré pour les prochains mois, sans masquer les difficultés. Il a montré le regain de confiance des chefs d’entreprises brésiliens, perceptible dans les enquêtes d’opinions, lié, selon lui, à la nouvelle stratégie économique et aux projets de réformes structurelles annoncés ou en cours de présentation. Le jugement final de la présidente destituée Dilma Rousseff par le Sénat, prévu en août après les Jeux Olympiques, et l’approbation des réformes devraient, selon lui, contribuer de façon décisive au redressement de l’économie brésilienne.
Eduardo Eugenio Gouvea Vieira a également insisté sur l’importance de la nouvelle politique d’ouverture au secteur privé dans les infrastructures et l’énergie. Celle-ci devrait générer des possibilités d’affaires, sous la forme de concessions et de partenariats publics privés (PPP). « Le BTP français a eu peur du Brésil, mais le pays, a changé a lancé le responsable. Nous accueillons les majors du BTP français à bras ouverts » a-t-il affirmé. Les projets de développement urbain intéressent également les entreprises françaises comme le montre le contrat signé le 22 juin par Engie Ineo avec la municipalité de Niteroi (commune de 500 000 habitants située dans la baie de Rio de Janeiro), pour déployer une solution innovante de gestion du trafic urbain, une première en Amérique du Sud.
Enfin, le président de la Firjan a souligné l’importance du projet de loi en discussion actuellement au Parlement brésilien, qui prévoit une flexibilisation du dispositif de l’investissement privé dans le pétrole ultra-profond situé sous une couche de sel (« pré-sal »). Une réforme qui pourrait intéresser Total, déjà présent avec une participation de 20% dans le consortium en charge du champ de Libra, situé dans ce « pré-sal ».
Daniel Solano