Après + 2,5 % en 2013, l’assureur-crédit Coface table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) brésilien de + 1,3 % cette année du fait d’une baisse de la consommation des ménages, de la perte d’élan des investissements et d’une balance commerciale défavorable, a-t-il annoncé le 10 juillet.
Rappelons qu’en mars, Coface avait déclassé l’évaluation* risque pays du Brésil de A3 à A4, le potentiel de croissance étant compromis par la décélération de la consommation et par des problèmes structurels : infrastructures insuffisantes, pénurie de main d’œuvre qualifiée, bureaucratie.
Le niveau d’investissement demeure très bas dans le pays et a représenté en 2013 seulement 18,4 % du PIB.
Pendant de nombreuses années, la croissance du pays a été tirée par la consommation des ménages, dont la progression a même dépassé celle du PIB à plusieurs reprises pendant les dix dernières années. Une classe moyenne émergente et un accès simplifié au crédit ont été les principaux facteurs de ce scenario. « Cependant, souligne Coface, ce modèle semble s’être désormais essoufflé : les taux d’intérêt et les pressions inflationnistes augmentent, alors que les salaires évoluent plus lentement.»
Une inflation élevée
L’année 2014 sera donc marquée par une activité atone et une forte inflation. En effet, en raison de la coupe du Monde de football et des élections présidentielles, l’agenda des affaires brésilien sera plus court cette année. « Le Mondial, détaille le spécialiste de l’assurance-crédit, ne bénéficiera qu’à des secteurs d’activité spécifiques, tels que le tourisme, la restauration et le textile. De plus, certains secteurs industriels et tertiaires sont contraints d’arrêter leur activité pendant cette période, dans la mesure où les infrastructures de transport ne sont pas équipées pour absorber un volume plus important de voyageurs.»
« Le prochain gouvernement devra mettre en place des mesures restrictives s’il veut maîtriser l’inflation », indique la société d’assurance-crédit. Les prévisions 2015 de Coface retiennent toujours un faible taux de croissance du PIB et une accélération de l’inflation. Dans ce contexte, l’assureur-crédit prévoit en 2015 une année d’ajustements pour le Brésil, avec une hausse des prix administrés, qui ont été maintenus artificiellement bas. « Si ce changement peut impacter négativement l’activité à court terme, il devrait permettre de retrouver la confiance des investisseurs et, ainsi, à moyen terme, d’accroître la croissance du PIB », estime Coface.
V. A.
*L’évaluation risque pays de Coface mesure le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays. Pour la déterminer, Coface combine les perspectives économiques, politiques et financières du pays. Les évaluations se situent sur une échelle de 7 niveaux : A1, A2, A3, A4, B, C, D et peuvent être assorties de surveillances.