Avec une économie qui résiste à la crise et un effort de modernisation considérable, le Brésil est un des marchés les plus porteurs actuellement. L´Année de la France au Brésil, qui s´est ouverte le 21 avril 2009, offre une opportunité exceptionnelle pour y faire connaître la « French Touch ». Tour d´horizon des opportunités, en dix secteurs et autant de témoignages de PME.
Pas de récession en 2009. Le Brésil devrait faire partie, en 2009, des rares pays de la planète qui éviteront la récession. La Banque centrale du Brésil (BCB) vient d´annoncer une prévision de croissance de 1,2 % cette année. À la différence d´autres pays confrontés à des déséquilibres internes importants, le plus grand pays d´Amérique latine subit surtout un choc venu de l´extérieur.
Certes, le constructeur aéronautique Embraer, un des joyaux de l´industrie brésilienne, a décidé de se séparer de 20 % de son personnel en raison de la baisse des commandes de ses clients, liée à la raréfaction du crédit. Certes, la crise en Argentine a provoqué un décrochage brutal des exportations (-43,7 % au premier trimestre 2009) alors qu´il s´agit d´un client important pour les produits manufacturés. Au total, plus de 600 000 personnes ont perdu leur emploi au Brésil au cours des derniers mois et la confiance des consommateurs a baissé.
Mais, comme dans les pays industrialisés, les pouvoirs publics ne sont pas restés inactifs. Le gouvernement a décidé de donner un coup d´accélérateur aux investissements publics dans le cadre du programme d´accélération de la croissance (PAC). Un plan d´appui au logement vient d´être annoncé par le président Lula. Et les grandes entreprises publiques sont mises à contribution.
Le plan stratégique 2009-2013 de l´entreprise pétrolière Petrobras prévoit une hausse des investissements de 55 % à 174,4 milliards de dollars, malgré l´effondrement du prix du pétrole. « Petrobras accélère ses investissements afin d´être prêt lorsque la reprise du marché pétrolier se produira », explique l´économiste Antonio Bar ros de Castro, conseiller de Luciano Coutinho, le président de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES).
Les experts se montrent confiants.?Car le le Brésil capitalise les bénéfices de quinze ans d´une politique économique caractérisée par la prudence financière et les réformes structurelles. « Le système financier brésilien demeure solide. Le gouvernement n´a pas dû se porter au secours des grandes banques », explique de son côté Patrick Postal, un ancien banquier qui a monté sa propre agence de conseil à l´implantation des entreprises françaises au Brésil, FSI Conseil. La BCB prévoit une inflation comprise entre 3,3 % et 4,7 % en 2009. La dette nette du secteur public était équivalente à 35,8 % du PIB en décembre 2008.
Le coup de pouce officiel donné aux infrastructures et l´existence d´un cadre juridique favorable à la participation privée devraient stimuler l´activité de la construction. La progression du secteur est attendue à 2,7 % en 2009, selon la BCB. Dans l´eau-assainissement, les transports, les hydrocarbures, la production d´électricité ou le traitement des déchets, des projets sont actuellement lancés ou en cours d´étude. Le Brésil est demandeur de solutions innovantes que l´industrie locale peut difficilement fournir : tramways, solutions de développement durable, énergies renouvelables, nouvelles technologies pour le traitement des déchets ou de l´eau, etc. Autant de domaines où l´offre française est bien placée.
Plus intéressante encore est la poursuite de la croissance de la consommation des ménages. Pendant la période 2006-2007, la progression moyenne a été supérieure à 5 % par an. Le chiffre de 2009 sera nettement moins dynamique (+1,6% selon la BCB) ce qui constitue néanmoins presque un exploit dans le contexte mondial actuel. « Au cours de la période récente, il y a eu l´émergence au Brésil d´une classe moyenne de consommateurs, qui a une réelle consistance. Ce pays peuplé de 187,2 millions d´habitants compte aujourd´hui entre 90 et 100 millions de « vrais » consommateurs. La crise actuelle ralentira, mais ne cassera pas cette dynamique. Cela signifie que la gamme des possibilités commerciales pour les entreprises françaises s´est élargie bien au-delà des produits traditionnels ou du luxe », explique Dominique Mauppin, chef de la mission économique à São Paulo et représentant Ubifrance.
En dépit de la crise, le Brésil restera un marché porteur dans une large gamme de secteurs. Ce n´est pas un hasard si les délégations d´entreprises étrangères affluent au Brésil.?D´autant que la tenue de l´Année de la France au Brésil, inaugurée officiellement le 21 avril et qui sera clôturée le 15 novembre, offre nombre de possibilités de nouer des contacts à des conditions financières très favorables. Bref, il serait vraiment dommage pour une PME de ne pas profiter de cette « ouverture » pour se positionner dans un pays appelé à devenir une des grandes puissances économiques mondiales.
Enquête réalisée par Daniel Solano,
envoyé spécial à São Paulo
L´Année de la France au Brésil : une mobilisation exceptionnelle
À la différence d´autres manifestations de ce type, à dominante principalement culturelle, l´Année de la France au Brésil en 2009 aura une composante économique très importante. Ubifrance, le réseau des Missions économiques et les chambres de commerce et d´industrie se sont mobilisés de façon exceptionnelle pour favoriser une présence accrue des entreprises françaises, en ciblant plus particulièrement les PME.
Un plan d´action d´une ampleur sans précédent a été mis en place. Celui-ci comprend d´abord l´organisation ou la participation à des événements à grand impact visuel. Il est prévu une présence au salon de la mode de São Paulo avec, en particulier, l´organisation d´une rencontre avec des acheteurs (7-20 juin 2009). Autre exemple : une exposition sur la ville et la mobilité est prévue dans le cadre exceptionnel de la « Gare de la Lumière » à São Paulo, une gare ferroviaire construite à la fin du xixe siècle. Celle-ci durera deux mois.
Le deuxième volet du plan comporte l´organisation d´une vingtaine d´espaces France à l´occasion de la tenue de manifestations professionnelles brésiliennes sélectionnées.
Les entreprises participantes bénéficient en outre d´une série de prestations : prise de rendez-vous individualisés, insertion dans le catalogue, participation à un mini-séminaire, visite de sites, etc.
À noter, enfin, que les Missions économiques au Brésil ont fait un gros effort en matière de communication, notamment de promotion de l´offre française dans la presse professionnelle spécialisée brésilienne qui demeure un excellent vecteur d´information.
D.S.