Dernière banque française encore présente en Argentine, BNP Paribas serait actuellement en discussions pour vendre sa filiale argentine, indiquent des sources proches du dossier, ainsi que le quotidien argentin La Nación.
Trois entités bancaires déjà implantées en Argentine étudieraient actuellement un rachat : le géant britannique HSBC, le sud-africain Standard Bank et le brésilien Itaú. Depuis le départ fin 2004 de la Société générale, qui a revendu son réseau d´agences à son partenaire argentin Supervielle, BNP Paribas est la dernière banque de détail française sur place. En octobre 2004, elle avait même surpris les Argentins en annonçant le maintien de son réseau. Car la crise économique de 2001 avait rapidement fait fuir les banquiers français, notamment le Crédit agricole autrefois puissant grâce à des liens privilégiés avec les grands agriculteurs argentins.
Aujourd´hui, BNP Paribas possède une vingtaine d´agences et emploie environ 250 personnes, voire 500 si l´on rajoute la division Cetelem de crédit à la consommation et l´assureur Cardiff. Elle gère environ 11 000 comptes bancaires et 36 000 cartes de crédit, selon La Nación.
Le départ prochain de BNP Paribas, pour l´instant démenti, représenterait une nouvelle réduction de voilure des grandes entreprises françaises, alors que le projet-phare du TGV argentin d´Alstom a été relégué aux oubliettes avec la crise internationale. Bien que le poids de l´Argentine soit anecdotique dans le chiffre d´affaires global de BNP Paribas – la banque n´occupe que le 22ème rang du système financier local en termes d´actifs -, ce serait un coup dur pour la présidente Cristina Kirchner, qui peine à séduire les investisseurs étrangers.
Olivier Ubertalli, à Buenos Aires