Déjà premiers investisseurs en
Birmanie, est-ce que les Chinois ne vont pas être tentés d’y délocaliser et
d’utiliser ce pays comme plate-forme de production, alors que les salaires
augmentent sensiblement dans l’ex-Empire du Milieu ?
A cette question
posée par la Lettre confidentielle lors de la réunion du Cepii, le 19 mars,
Andréa Goldstein, économiste et conseiller du gouvernement birman, a clairement
répondu par la
négative. Pour lui, ce sont les Japonais qui « sont
tentés d’y délocaliser leurs activités ». Preuve en serait leur intérêt
pour les zones franches, qui, selon lui, seront « avec les privatisations
et les projets touchant aux ressources naturelles », la « principale
source » des investissements directs étrangers (IDE) dans le futur.
Ce
sont ainsi « des Japonais qui pourraient prendre le relais des Thaïlandais
d’Ital-Thai Development qui n’ont pas encore abouti dans le projet Dawei
dans le sud, à 350
kilomètres de Bangkok », a révélé le conseiller du
gouvernement birman. La première phase comprendrait un
port en eau profonde, une raffinerie et une liaison routière et ferrée entre la
Birmanie et la Thaïlande.
D’après la dernière estimation du Conseil national de
l’économie et du développement social de Thaïlande (NESDB), le coût du projet
s’élèverait à 10,8 milliards de dollars. Le gouvernement thaïlandais a promis
un prêt de 1 milliard et le Japon devrait aussi accorder un prêt à conditions
douces de 3,2 milliards.
C’est également un consortium
nippon, composé de Mitsubishi, Marubeni et Sumitomo, qui pilote le projet de
zone franche de Thilawa, près de Rangoun (ou Yangon). « Un projet de
plusieurs millions de dollars centré sur le textile et les moyens de
transport », précise Andréa Goldstein. Un port en eau profonde doit aussi
être construit, une initiative partagée entre la Fédération des Chambres de
Commerce et d’Industrie de l’Union de Myanmar/UMFCCI (51 %) et l’Agence
japonaise de Commerce extérieur/Jetro (49 %).
F.P