Quelques groupes français, mais une domination asiatique et américaine qui ne se dément pas grâce à l’électronique grand public et aux smartphones. Une fois n’est pas coutume, c’est en effet le fabricant de produits électroniques grands public sud-coréen Samsung qui arrive en tête du palmarès 2015 intitulé « Champions des produits de consommation » publié par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte*. Ce rapport annuel, dont c’est la 8ème édition, identifie les 250 plus grands fabricants mondiaux de produits de consommation en fonction de leurs chiffres d’affaires nets en dollars américains pour l’exercice 2013 (et pour certaines sociétés, jusqu’au 30 juin 2014).
Avec un chiffre d’affaires atteignant 210,4 milliards de dollars, Samsung reste en tête, devant l’américain Apple (170,9 milliards) et le géant suisse Nestlé (99,4 milliards). Par ailleurs, relève Deloitte, « Samsung et Apple, sont les deux principaux fabricants mondiaux d’électronique grand public » et souligne le cabinet « les deux plus grands fabricants mondiaux de produits de consommation ».
Le rapport constate qu’en dépit d’une croissance économique mondiale inférieure aux prévisions (voir notre article) , le chiffre d’affaires net, ajusté des effets de change, des 250 principales sociétés mondiales de produits de consommation a augmenté de 5,6 % en 2013. Toutefois, des disparités apparaissent selon les régions. L’écart de croissance des sociétés implantées en Europe se creuse avec celle des autres régions, en particulier originaires d’Asie.
Des performances disparates selon les régions
En 2013, les sociétés de produits de consommation en Europe ont de nouveau été en proie aux difficultés, du fait du tassement de leurs ventes dû à la morosité sur les marchés intérieurs et au ralentissement sur certains marchés émergents, notamment l’Amérique latine et l’Afrique/le Moyen-Orient.
« L’Europe, rappelle Deloitte, est restée engluée dans la récession pendant la majeure partie de 2013, malgré un début de redressement modeste à la fin de l’année et au début 2014, mais la croissance est demeurée morose ». En 2013, le chiffre d’affaires des sociétés de biens de consommation en Europe n’a progressé que de 1,2 %, soit une baisse par rapport à 2012 (4 %).
À l’inverse, le chiffre d’affaires des entreprises implantées en Asie-Pacifique a, lui, quasiment doublé en 2013 à 10,9 %. Le résultat global de la région, indique Deloitte dans son rapport, a été dopé par la forte croissance des entreprises japonaises du Top 250 (9,1 %) –qui ont finalement dépassé le niveau des ventes atteint en 2008–, et par le rebond des sociétés chinoises dont le taux de croissance (17,5 %) a dépassé toutes les autres zones géographiques.
S’agissant de la croissance du chiffre d’affaires des fabricants de bien de consommation originaires d’Amérique du Nord, elle est restée modeste en 2013, et a fait état d’une légère baisse à 3,6 %, après deux années consécutives de hausse des ventes à deux chiffres.
La croissance des sociétés françaises demeure faible
À la différence du Brésilien JBS, premier transformateur mondial de viande, qui a intégré pour la première fois, grâce à sa croissance externe, le Top 10 du classement, aucune marque française ne figurent dans le haut du tableau où l’on retrouve des mastodontes des biens de consommation tels que le fabricant américain de produits d’hygiène et d’entretien Procter & Gamble, qui occupe la 4e position avec des ventes de 83 milliards de dollars enregistrées en 2013, ou encore le japonais Sony à la 5e place avec 66,7 milliards.
Les entreprises françaises ont peiné à atteindre une croissance de 0,6 %. Totalisant un chiffre d’affaires de 30,5 milliard d’euros, ce qui lui vaut de se classer à la 18ème place, le géant des cosmétiques L’Oréal est le premier Français du classement, suivi de Danone, à la 20e position (28,3 milliards) et Michelin, 22e (26,9 milliards).
« Le principal problème, explique Deloitte, est le recul des investissements des entreprises. La France accuse une perte de compétitivité due à la stagnation de la productivité, aux coûts salariaux élevés, à la législation restrictive sur le marché du travail et à la forte imposition ». Ces facteurs sont responsables de la réticence des entreprises à relancer les investissements. La mise en place d’un programme de réformes crédible pourrait avoir un effet très positif sur l’investissement, estime le cabinet.
Venice Affre
*Les « Champions du monde des produits de consommation » ont été classés dans le Top 250 en fonction de leurs chiffres d’affaires nets en dollars US (USD) pour l’exercice 2013. Pour intégrer le classement du Top 250 en 2013, il était nécessaire d’afficher un chiffre d’affaires net d’au moins 3 milliards USD. Près de 70 % des sociétés ont enregistré des ventes de moins de 10 milliards USD : 104 sociétés ont fait état d’un chiffre d’affaires compris entre 3 et 5 milliards USD, tandis que 68 sociétés ont réalisé des ventes comprises entre 5 et 10 milliards USD. Moins de 10 % du Top 250 ont déclaré des ventes de plus de 25 milliards USD (23 sociétés).
Pour prolonger :
Le rapport de 48 pages du cabinet Deloitte en format PDF est téléchargeable sur notre site dans la rubrique Etudes et rapports.