La
Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de
partenariat (FEMIP) – qui rassemble les instruments de la BEI (Banque européenne d’investissement) dans les pays
méditerranéens – a célébré son 10e anniversaire le 8 mars dernier à Tunis où se
tenait une conférence consacrée aux PME de la région.
Le choix de la
Tunisie n’est pas dû au hasard. Pays initiateur du printemps
arabe, il est, pour la BEI «
l’acteur de référence du partenariat financier entre l’Europe et cette région
de proximité ».
En 10 ans, 13 milliards d’euros ont été affectés à son
développement dont 63% en faveur du secteur privé. Et cet engagement devrait
encore se renforcer ces prochaines années car les Européens comptent bien jouer
un rôle majeur dans le processus de transition démocratique et économique des
pays de la région. Le bras financier de l’UE s’est ainsi vu confier une mission
importante dans le cadre du partenariat de Deauville créé en mai par le G8. Les
ministres des finances ont alors convenu de doubler leur soutien financier en
faveur des pays méditerranées en transition : la Tunisie, l’Egypte, le
Jordanie et le Maroc recevront d’ici à 2013 7,5 milliards de dollars de prêt de
la BEI, soit plus
du double de l’enveloppe initialement affectée à la région.
Deux prêts, pour un
montant de 300 millions d’euros ont déjà été accordé à la seule Tunisie afin de
soutenir la création d’emplois et le développement industriel. Le conseil
d’administration de la banque a par ailleurs approuvé la simplification des
procédures pour le financement des PME dans le pays. « Le
renouvellement d’une ligne de crédit sera mise place cette année pour couvrir
les besoins des entreprises pour les trois ou quatre prochaines années »,
ajoute Alain Nadeau, chef de division FEMIP/Maghreb. Le financement d’une étude
en vue du développement d’une plateforme logistique dans le sud du pays,
devrait également être débloqué prochainement.
Mais l’organisation de la conférence à Tunis poursuivait
aussi un autre objectif : montrer aux investisseurs que le pays est capable de
tenir ses engagement internationaux. « L’événement doit servir de
signal. Nous voulons convaincre qu’il y a ici un relais de croissance, une
économie émergente aux portes de l’Europe », soulignait Philippe de Fontaine
Vive, vice président de la BEI,
la veille de la « grande messe ». L’intérêt croissant de la FEMIP pour le secteur privé
a également été mis en avant par les responsables de la banque, « il
faut que ça se sache », expliquait le vice-président français
précisant qu’aujourd’hui 63 % des fonds étaient orientés vers le privé alors
qu’il y a dix ans, seul un quart des financements visait les entreprises.
Kattalin Landaburu
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