Les tendances du Baromètre des entreprises françaises 2024, réalisé par Eurogroup Consulting en partenariat avec le réseau des Chambres de commerce et d’industrie et BFM Business, mettent en exergue les inquiétudes des entreprises, qui font du maintien de la rentabilité leur premier défi, loin devant l’internationalisation. La transition écologique fait son entrée sur le podium.
Issu d’une enquête menée auprès de plus de 500 dirigeants d’entreprises de toute taille, le Baromètre des entreprises françaises 2024 d’Eurogroup Consulting met d’abord en exergue leur humeur inquiète : 77 % des dirigeants « oscillent entre confiance et incertitude », relève une note de synthèse de la société de conseil. Dans le détail, si 25 % se disent « confiants » et 15 % « neutres », 35 % se disent « incertains » (et 15 % carrément pessimistes).
L’année 2024 devrait être marquée par une sortie progressive des mesures de soutien à l’économie du gouvernement, la prolongation des impacts de la crise énergétique et une incertitude géopolitique forte. Dans ce contexte, la moyenne générale des grands indicateurs baisse et se fixe à 4,6, contre 5,2 en 2023 et 6,4 en 2022. En France, la baisse est sensible pour l’indicateur « activité » (- 0,2 point), « effectif » (– 0,8 pt) et « investissements » (– 0,9 pt), signe que le moral des dirigeants baisse.
Quels sont les risques perçus ?
Malgré l’aggravation des tensions internationales depuis le déclenchement de la guerre Israël-Hamas, après les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas contre des Israëliens, les dirigeants d’entreprises français de ce baromètre ne mettent pas en tête les risques géopolitiques et sécuritaires : ceux-ci ne sont cités que par seulement 11,6 % des répondants, devant les risques cyber, bons derniers avec 5 % après avoir été au deuxième rang en 2022.
Les risques mis en tête du podium sont économiques (34 %) et financiers (19 %), et ils sont suivis par le coût de l’énergie (17 %), et la pénurie de main d’œuvre (13 %). Il faut y voir l’impact du nouveau contexte macro-économique « marqué par un retour à la rigueur budgétaire et l’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales » estime Eurogroup Consulting. Au final, « 70 % des dirigeants mettent au premier plan les risques d’ordre économique et financier par rapport à 2023 » constate l’analyste.
Quant aux défis prioritaires pour 2024 mis en avant par les répondants, ils sont logiquement également économiques et financiers. Alors que l’internationalisation (nouveaux marchés, développement à l’export, implantation) n’est citée que par 7 % des dirigeants, bonne dernière après la transition numérique (IA, Big data, green IT, etc.) citée par 9 %, la rentabilité arrive en tête avec 45 % des répondants.
Autres défis majeurs : les ressources humaines qui obtiennent 25 % de citation, en deuxième position. La transition écologique et énergétique fait son apparition pour la première fois sur le podium de tête des défis de ce baromètre, en troisième position avec 14 % de répondants.
A l’heure de la mise en œuvre du plan export lancé fin août, qui vise à porter le nombre d’exportateurs de 145 000 à 200 000 d’ici 2030, le faible score de l’internationalisation a de quoi inquiéter le gouvernement.
C.G