Le fonds de capital investissement Capital Export, ciblé sur les PME et ETI exportatrices, vient de publier un baromètre sur les perspectives de ces dernières réalisé par OpinionWay. Les réponses des chefs d’entreprises montrent que leur appétence pour l’international ne faiblit pas et se concentre sur l’Europe.
A en croire les conclusions de cette enquête menée en mai dernier par OpinionWay auprès de 303 patrons de PME et ETI, leur moral est au beau fixe : 97 % d’entre eux demeurent confiants dans l’avenir de leur société. Parmi ces entreprises, 41 % exportent déjà, l’international représentant en moyenne 12 % de leur chiffre d’affaires.
Parmi les dirigeants des entreprises exportatrices, plus d’un sur deux (55 %) considère que la crise sanitaire a impacté le développement à l’international, avec pour principale conséquence le report de projets à plus ou moins long terme.
Un axe stratégique fort pour les PME et ETI déjà exportatrices
Qu’ils soient déjà exportateurs ou non, les chefs d’entreprises ont une perception contrastée de l’international, paradoxalement perçu autant positivement que négativement. En effet, pour 68 % d’entre eux, c’est une stratégie motivante, rentable et fédératrice, tandis que pour 63 %, le pari apparait comme complexe, risqué et coûteux.
Parmi les éléments facilitant le développement d’une entreprise à l’international, les répondants citent dans le trio de tête la volonté de l’équipe dirigeante (96 %), puis la maîtrise des langues et codes étrangers (95 %) et celle des outils digitaux (94 %).
Dans un mouchoir de poche, viennent ensuite les compétences techniques et l’offre (qualité ou différentiation du produit ou du service), ainsi que l’expérience des équipes dédiées à l’export. L’international représente un axe stratégique fort à court et moyen terme pour les entreprises qui y sont déjà présentes : 60 % d’entre elles veulent s’y renforcer et 39 % conserver leur niveau actuel.
Deux tiers des entreprises privilégient l’Europe
L’Europe est la zone géographique de prédilection pour 63 % des personnes interrogées, avec une préférence marquée (45 %) pour l’Europe occidentale.
Loin derrière arrivent l’Asie (10 %), les Amériques (9 % dont 5 % pour l’Amérique du Nord) et l’Afrique (9 % dont 6 % pour l’Afrique du Nord).
Pour les dirigeants de PME et d’ETI interrogés, les pays souvent perçus comme des eldorados de croissance n’en sont pas : 40 % ne souhaitent pas se développer en Asie, 28 % en Afrique et 13 % dans les Amériques.
Les entreprises exportatrices plébiscitent (63 %) le recours à un distributeur, un revendeur ou un agent. L’implantation d’un bureau commercial ou d’une filiale, qui mobilisent plus de fonds, ne recueillent qu’un suffrage sur quatre. Considéré comme plus risqué, le rachat d’entreprises étrangères n’est envisagé que par 16 % des sondés.
Des entreprises qui ont parfois du mal à y voir clair
La principale difficulté des dirigeants exportateurs est liée aux délais ou risques de paiements des clients étrangers (50 %), suivi de l’identification des clients ou partenaires commerciaux étrangers (49%). Les barrières douanières (48 %), une offre pas assez compétitive ou innovante (43 %) ou encore les coûts logistiques (42 %) complètent ce quinté, suivis des problèmes de langue (36 %) et de compréhension interculturelle (34 %).
Dès lors, le besoin d’accompagnement est tangible. Un dirigeant interrogé sur deux pense qu’une entreprise ne peut pas se développer à l’international sans l’aide d’experts (48 %) ou sans l’aide de relais locaux dans les pays ciblés (53 %). D’ailleurs, quatre sur dix a déjà fait, ou pourrait faire, appel à des professionnels de l’export.