Dans son dernier baromètre semestriel sur l’activité des TPE-PME françaises, Bpifrance Le Lab montre un fort recul de l’activité et des perspectives des dirigeants de TPE-PME françaises. Celles qui ont une activité à l’exporte résistent mieux et sont moins pessimistes.
Les dirigeants des TPE-PME françaises ont, pour reprendre une expression populaire, le moral dans les chaussettes. Les principaux indicateurs de ce baromètre PME-TPE témoignent d’un véritable coup d’arrêt à l’activité au deuxième semestre (S2) 2024, qui se prolonge pour 2025, tant concernant le chiffre d’affaires, l’emploi ou encore l’investissement.
Ainsi, le solde d’opinion relatif à l’activité poursuit sa baisse (−8 points sur le semestre et −14 points sur un an) et s’établit, à −6, soit « nettement en-dessous de sa moyenne historique (+14) » note Bpifrance. En cause principalement : la faiblesse de la demande, avec des carnets de commande peu remplis, qui se sont encore tassés au S2. Les difficultés d’approvisionnement, bien qu’en forte baisse depuis 2022, se stabilisent mais elles continuent à peser sur l’activité de 29 % des TPE-PME. Les tendances sont tout aussi négatives pour l’emploi et l’investissement.
L’année 2025 ne se présente pas mieux. L’indicateur prévisionnel d’activité recule de 7 points sur 1 an à −3, un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme (+16). Les dirigeants sont ainsi plus nombreux à prévoir une baisse de leur activité en 2025 (25 %) qu’une hausse (22 %). Les perspectives d’activité se dégradent dans tous les secteurs, un peu moins dans les transports. En conséquence, les projets d’embauche se tarissent avec un indicateur prévisionnel d’emploi en recul de 7 points sur 1 an (à +5), sous sa moyenne de long terme (+12). Et la part des dirigeants qui comptent investir passe sous la barre des 50 % (47 % contre 50 % fin 2023.
Quid des TPE-PME qui ont des activités à l’export ou à l’international ?
Elles sont minoritaires dans l’échantillon sondé par Bpifrance Le Lab (un bon quart, 77 % n’exportant pas du tout), mais elles ont régulièrement fait preuve de davantage de résilience et de dynamisme, comme celles considérées comme innovantes.
Bien qu’elles subissent elles aussi de plein fouet le ralentissement de la demande, notamment en Europe, elles se distinguent encore une fois dans le dernier baromètre : ces TPE-PME exportatrices sont plus nombreuses à avoir investi en 2024 – 50 % contre 47 % pour celles qui n’exportent pas-, malgré une perte de 5 points de cette part par rapport à fin 2023. Quant à leurs perspectives pour 2025, elles sont là encore un peu moins pessimistes que les autres : l’indicateur prévisionnel d’activité perd 5 points, à + 11, se situant 17 points en dessous de sa moyenne de long terme. Mais il reste deux fois plus élevé que pour les TPE-PME non internationalisées.
Bpifrance Le Lab compte publier une étude approfondie spécifique sur les indicateurs des TPE-PME internationalisées issus de ce baromètre le 10 février prochain.
C.G