En Azerbaïdjan, ancienne république soviétique du Caucase, British Petroleum (BP) bénéficie d´une position privilégiée. BP y est, en effet, le seul opérateur dans les hydrocarbures. Paradoxalement, ce monopole de fait pourrait faire aujourd´hui l´affaire de son concurrent Total, déjà présent en Azerbaïdjan dans différentes opérations d´exploration-production et de transport d´hydrocarbures (BTC, BTE…). Après la visite d´Etat, en janvier 2007, du président Aliev à Paris, un memorandum of understanding » avait été signé par l´Azerbaïdjan avec le groupe français pour négocier en exclusivité le contrat de partage de production du bloc d´hydrocarbures offshore d´Absheron. Comme la position dominante de BP « commence à énerver » Ilham Aliev, rapporte un familier du dossier, on croit fermement à Paris que les négociations avec Socar, la compagnie publique pétrolière d´Azerbaïdjan, déboucheront « très favorablement ».
Le chef de l´Etat, ancien patron de Socar quand son père dirigeait le pays, pourrait-il alors être tenté d´aller plus loin en ouvrant la porte à d´autres opérateurs ? Une telle « diversification » serait logique, d´autant que, lors de la 14e Conférence annuelle de pétrole et de gaz de la Caspienne, début juin à Bakou, Ilham Aliev affirmait que des études récentes prouvaient que les réserves d´hydrocarbures estimées avaient doublé par rapport aux années 90. Si le président azerbaïdjanais est pour ses homologues occidentaux un allié essentiel pour réduire la dépendance énergétique avec la Russie, il se doit aussi d´assurer la meilleure exploitation des ressources du sous-sol national.
Autres contrats en vue: CNIM, Thales…
Après la visite d´Etat en France d´Ilham Aliev, d´autres contrats semblaient bien engagés. Ainsi, les Constructions Industrielles de la Méditerranée (Cnim)s´apprêteraient à signer dans les semaines à venir un gros contrat, d´un montant de 300 à 450 millions d´euros selon les options techniques retenues, de fourniture d´un incinérateur d´ordures dans la capitale. Thales
aurait, de son côté, conclu un protocole d´accord de 14 millions d´euros sur des radars et Thales Alenia, le numéro un européen des satellites, serait « en négociation positive » pour une affaire de 140 millions de dollars.
Ces bonnes nouvelles ne doivent pas occulter les difficultés d´un pays à l´environnement trop instable pour de petites sociétés. Deux hommes d´affaires français font à l´heure actuelle l´objet d´actions douteuses, visant à les déposséder de leurs entreprises (lire Moci News de cette semaine). Pour sa part, le géant français du ciment, Lafarge, espère toujours investir en Azerbaïdjan. Mais le projet tarde parce que les Azéris et le groupe tricolore s´opposent sur le lieu d´implantation. Alors que Lafarge souhaite s´installer au cœur du marché, c´est-à-dire dans la région de la capitale, ses interlocuteurs souhaitent privilégier une région moins riche à la frontière avec la Géorgie.