En 2010, le solde automobile de l’Allemagne a affiché un excédent de 13 milliards d’euros alors que celui de la France accusait un déficit de 5 milliards d’euros, souligne une étude sur l’industrie automobile publiée en avril sur le site des douanes françaises. D’après l’étude, un tel contraste entre
les soldes automobiles allemands et français s’explique principalement par le dynamisme des exportations automobiles
allemandes — en progression annuelle de 5,3 % en moyenne depuis 2000, contre -0,4 % pour la
France.
Et alors que depuis dix ans l’Allemagne gagne des parts de marché (+2,7 %), les autres grands pays matures, eux, en perdent. C’est notamment le cas de la France avec des pertes de 2 %. C’est donc sans véritable surprise que l’Allemagne, avec
19,5 % de parts de marché, s’attribue le titre de premier exportateur
mondial d’automobiles en 2010. Avec 4,9 % de parts de
marché, la France arrive à la sixième place.
Pour comprendre les performances allemandes à l’export il faut regarder du côté de la stratégie mise en
œuvre. La stratégie
allemande, note l’étude, privilégie l’assemblage final des véhicules sur le territoire
national. En 2011, 45 % de la production de voitures
particulières des constructeurs automobiles allemands s’est effectuée sur le
territoire domestique, contre seulement 30 %
de la production de voitures des constructeurs français. Ces derniers font le choix de la proximité des
marchés et privilégient plus que l’Allemagne la production par leurs
filiales à l’étranger.
Autre stratégie appliquée outre-Rhin, l’importation de pièces détachées fabriquées dans des pays à bas
coûts. Pour l’année 2011, les
exportations automobiles allemandes étaient constituées pour les trois quarts de
véhicules et pour un quart de pièces détachées. Incorporées dans les véhicules destinés à être exportés, ces pièces détachées proviennent en grande
partie de République tchèque et de
Pologne. Une autre différenciation stratégique apparaît également au niveau de la gamme des voitures exportées. L’Allemagne se distingue par le haut de gamme qui représente un quart des ventes. En France, les petites cylindrées représentent une part croissante des exportations de voitures, soit un tiers des ventes en 2011, après un quart en 2000. Le prix moyen à l’exportation d’une voiture allemande est ainsi deux fois supérieur au prix moyen d’un véhicule français.
Enfin, la plus grande vitalité des exportations automobiles allemandes s’explique par un meilleur positionnement sur les pays tiers, signale l’étude. La moitié des ventes s’effectue hors Union européenne contre un quart pour la France en 2011. Les pays tiers, où la croissance de la demande automobile est la plus forte, tirent à la hausse les ventes allemandes d’automobiles. L’Allemagne a notamment accru sa présence en Asie où elle réalise 17 % de ses ventes, contre 4 % pour la France. Elle est également mieux positionnée sur les Etats-Unis (leur premier client pour les produits automobiles) où elle totalise 10 % de ses ventes, contre 2 % pour la France.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
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