Selon le gouvernement australien,
la croissance économique devrait s’élever à 4 % en 2011-2012. Pour sa part,
dans son dernier rapport trimestriel paru en août, la Banque centrale, moins
optimiste, prévoit un taux égal ou supérieur à 3 % par an jusqu’en 2013. Ainsi,
en 2011, elle ne table plus que sur une hausse du produit intérieur brut de
3,25 %, « contre un peu plus de 4 % », lors de son précédent rapport
en mai.
En fait, la Banque centrale
constate « la reprise plus lente de l’activité du secteur du charbon dans
le Queensland », État frappé par de graves intempéries au début de l’année.
S’y ajoute, selon elle, « une croissance moins forte que prévue de la consommation »
des ménages.
Si les importations et les
exportations ont continué à croître au premier semestre, la progression est
moindre qu’en 2010. A
l’époque, l’Australie bénéficiait du dynamisme du secteur minier et de la
demande de matières premières de la Chine et de l’Inde.
De façon concrète, en 2010, les
exportations de marchandises de l’Australie ont explosé, notamment vers l’Asie,
plus particulièrement vers la Chine (+ 69,5 %), son premier client avec 40,8
milliards d’euros. Selon la
société GTIS,
partenaire du Moci, au total, elles ont dépassé les 161 milliards d’euros, soit
une hausse de 45,2 % en un an.
Quant aux importations, elles ont
gagné 28,3 % à 146 milliards. Pendant le premier semestre de cette année, les
ventes et les achats de biens à l’étranger ont progressé respectivement de 22,4
% et de 13,6 % par rapport à la période correspondante de 2010.
Malgré la fébrilité des Bourses
asiatiques, le ministre des Finances australien, Wayne Swan, a cherché à
rassurer les opérateurs économiques. Début août, il déclarait que
« l’Australie a un taux de chômage très bas [NDLR, moins de 5 %], des gros
investissements, des établissements financiers solides… ». La part du
grand pays océanien dans le total des investissements directs étrangers (IDE)
sur la planète serait ainsi passée de 2,4 % en 2009 à près de 3 % l’année
suivante.
D’après le rapport 2011 sur
l’investissement mondial, publié par la Conférence des Nations Unies pour le
commerce et le développement (Cnuced),
l’Australie aurait ainsi reçu 508 millions de dollars d’IDE l’an dernier, au
lieu de seulement 425 millions en 2009. Dans l’édition de juin de son Guide de
l’investissement, le cabinet Deloitte
y souligne l’importance des investissements en cours ou à venir, qui
représenteraient une valeur globale de 831,7 milliards de dollars. Enfin, le
Bureau australien des statistiques (ABS) affirme, qu’après un bond de 11,1 % en
2009, les IDE ont encore augmenté de 7,5 % l’année dernière en Australie.
Le Top 5 des pays investisseurs
est dominé par les États-Unis (+ 20,4 % en 2010), devant le Royaume-Uni, le
Japon, les Pays-Bas et la
Suisse. Mais les IDE en provenance de Chine ont aussi grimpé
de 41 % ou encore ceux de Corée du Sud de plus de 61 %.
L’Australie, par
ailleurs, ne veut pas être uniquement un pays minier. D’où l’introduction en
juillet d’une nouvelle législation fiscale, permettant à des entreprises
locales et étrangères établissant des unités de recherche et développement sur
place de bénéficier d’un crédit d’impôt.
François Pargny