En 2016, l’ensemble des flux (ventes, préventes et coproductions) à l’exportation des programmes audiovisuels français a atteint le montant historique de 336,3 millions d’euros, soit une hausse de 31,9 % par rapport à 2015, d’après les chiffres présentés par TV France International, l’association des exportateurs de programmes audiovisuels français, et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) à l’occasion du marché international d’exportation de programmes télévisuels français « Le Rendez-Vous ».
Cette manifestation annuelle, organisée par TV France International, a réuni lors de sa dernière édition, à Biarritz du 10 au 14 septembre, 66 sociétés exportatrices françaises exposantes et 289 acheteurs et décideurs étrangers en provenance de 55 pays.
L’animation et la fiction, deux genres moteurs des exportations
Avec des ventes en hausse de +48,1 % (par rapport à 2015) à 75,4 millions d’euros, l’animation reste la filière qui s’exporte le mieux et le plus fortement à l’étranger. Elle est le premier genre à l’export en 2016 avec des succès tels que Zip Zip, série télévisée d’animation diffusée sur France 3 vendue dans une centaine de pays, notamment en Corée du Sud et au Japon, ou encore la série de bande dessinée Les P’tits Diables sur M6, commercialisée au Canada et en Turquie.
L’animation compte pour 39,6 % de l’ensemble des ventes de programmes audiovisuels tous genres confondus (fiction, documentaire…).
La fiction est l’autre genre qui cartonne à l’exportation avec des ventes avoisinant les 50 millions d’euros en 2016. « Ces ventes (49,8 millions d’euros) ont été dynamisées par des séries de très bonne qualité comme notamment Dix pour cent qui a été vendue à Netflix pour 60 pays dans le monde, et Le Bureau des légendes qui a réussi en quelques mois à conquérir 6 pays dont les États-Unis », s’est félicitée Frédérique Bredin, présidente du CNC, lors de la présentation des résultats de l’étude sur les exportations audiovisuelles françaises à Paris le 7 septembre.
S’agissant du documentaire, malgré des ventes à l’international en repli de -5,4 % par rapport à 2015 à 35,1 millions d’euros, il affiche son 2ème meilleur niveau historique depuis 10 ans. Là aussi, les exemples de réussites sur le marché international sont nombreux à l’instar du magazine Duels –vendu en Europe (Allemagne), au Japon, au Moyen-Orient et en Asie–, de la série documentaire Rêver le futur sur la chaîne Planète, commercialisée en Allemagne, Espagne, Corée, Russie, Canada…, ou du documentaire Le studio de la terreur (vendu dans 130 territoires).
Depuis trois ans, le CNC a mis en place des réformes pour encourager l’exportation dans l’animation, la fiction et le documentaire. L’établissement public a en particulier poussé au développement de nouveaux formats plus courts (inférieurs à 90 min) s’exportant plus facilement à l’étranger. De plus, son « plan export » lancé en novembre 2016 prévoit de doubler les aides à la diffusion internationale des œuvres françaises de 1,7 à 3,4 millions d’euros par an.
L’Europe de l’Ouest, premier marché d’export devant l’Amérique du Nord et l’Asie
Bénéficiaire de flux financiers (ventes, préventes et coproductions) d’un montant de 185,4 millions d’euros, soit 55,1 % du total des exportations, l’Europe de l’Ouest est restée en 2016 le premier marché à l’export pour les programmes audiovisuels tricolores.
Les ventes à destination des pays de l’Europe de l’Ouest ont augmenté de +5 % à 91,3 millions d’euros. La zone germanophone (Allemagne et Autriche) demeure le premier acheteur de programmes audiovisuels français avec une facture de 19,4 millions d’euros. Les ventes de programmes audiovisuels français ont progressé de +18,9 % vers la Belgique, deuxième client dans la région, pour atteindre leur plus haut niveau historique à 18,1 millions d’euros. La zone anglophone (Royaume-Uni et Irlande), avec 16,1 millions d’euros d’achats, est le troisième client de la France en Europe de l’Ouest.
L’Amérique du Nord est le deuxième marché d’export des programmes français. En 2016, les exportations audiovisuelles (ventes, préventes et coproductions) vers cette région ont atteint 52,1 millions d’euro. Les États-Unis sont le premier client avec 14,4 millions d’euros d’importations de programmes télévisuels tricolores, devant le Canada et ses 8,5 millions d’euros d’achats en 2016. Les livraisons de programmes audiovisuels français vers les États-Unis ont augmenté de +38,5 % par rapport à 2015. Cette hausse est notamment portée par les plateformes comme Netflix, Hulu et Amazon Prime Video. « Il faut souligner l’importance des plateformes de vidéos à la demande qui sont devenues des acteurs incontournables pour nos exportations, a souligné Frédérique Bredin. Amazon Prime Video, Netflix sont aujourd’hui des débouchés tout à fait incontournables pour l’ensemble de nos œuvres ».
La croissance des ventes audiovisuelles outre-Atlantique s’explique également par les hausses enregistrées dans l’animation (+61,8 %) et la fiction (+55,3 %). Avec 7,7 millions d’euros d’achats de programmes français, les États-Unis deviennent ainsi le premier marché pour l’animation française devant l’Allemagne.
L’Asie-Océanie, zone bénéficiaire en 2016 de 31,4 millions d’euros d’exportations audiovisuelles (ventes, préventes et coproductions), est le troisième marché d’export pour les programmes audiovisuels français. L’an dernier, les ventes vers la région ont atteint 17,9 millions d’euros (+9,5 % par rapport à 2015) et ont représenté 19,7 % du total des ventes à l’étranger.
Les livraisons en direction de l’ensemble « Chine, Hong Kong, Taïwan » ont augmenté de 23,5 % à 3,9 millions d’euros. La Chine ne cesse de monter en puissance et s’impose comme un territoire de plus en plus stratégique, notamment pour l’animation avec la vente d’Oggy et les cafards et de Paprika à Xilam Animation. L’Inde devient le premier marché pour les programmes français dans la zone avec des achats dont le montant atteint 4 millions d’euros.
Au Japon, les ventes de programmes français ont augmenté de 7,4 % à 2,3 millions d’euros. Quant aux exportations vers l’ensemble « Australie, Nouvelle-Zélande« , elles ont bondi de 45,4 % pour atteindre 2 millions d’euros en 2016.
Films d’animation, fictions ou documentaires, le succès des programmes audiovisuels français à l’étranger ne se dément pas.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude en PDF L’exportation des programmes audiovisuels français en 2016