« Le nombre d’investissements étrangers en France a atteint son plus haut niveau depuis dix ans », a annoncé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des finances qui dévoilait le 3 avril (notre photo) les résultats du Rapport sur l’internationalisation de l’économie française – Bilan 2017 des investissements étrangers en France, publié par Business France. « La France est de retour, elle attire, elle suscite des investissements de plus en plus nombreux », s’est félicité le ministre lors d’une conférence de presse au siège français de la société américaine Cisco Systems. Un choix de lieu symbolique : l’entreprise informatique américaine a choisi d’installer son siège social européen en France, à proximité de Paris à Issy-les-Moulineaux, où elle a inauguré en 2015 un nouveau centre d’innovation : le PIRL « Paris Innovation Research Lab ».
Le cas de Cisco n’est pas isolé. En 2017, 1 298 décisions d’investissements étrangers (IDE) créant ou maintenant 33 489 emplois ont été recensées en France, d’après le rapport* de Business France, dont le département « Invest » est en charge de l’internationalisation des entreprises françaises. Ce bilan recense l’ensemble des projets d’investissements étrangers qui créent ou maintiennent des emplois en France. Le nombre de nouvelles décisions d’investissements étrangers prises l’an dernier est ainsi en hausse de 16 % par rapport à 2016. « C’est une performance absolument remarquable », a renchéri Bruno Le Maire.
La France se hisse au 2ème rang des nations les plus attractives en Europe
Cette progression confirme l’existence d’une dynamique des investissements étrangers et démontrerait que la perception de l’attractivité économique de la France s’améliore nettement. « 84 % des décideurs étrangers jugent la France comme une destination attractive, c’est +10 % par rapport à 2016 », a ainsi précisé pour sa part Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.
De ce fait, la France a devancé le Royaume-Uni pour se classer au 2ème rang des nations les plus attractives en Europe, derrière l’Allemagne. Une place que l’Hexagone « n’avait plus atteint depuis dix ans », a glissé Christophe Lecourtier. La France occupait la troisième marche du podium depuis une décennie.
Cependant, pour les autorités françaises, les bonnes performances tricolores ne s’expliquent pas par les répercussions du ‘Brexit’, négatives pour le Royaume-Uni, mais par un rebond du potentiel d’attractivité de la France sur les facteurs relatifs à l’environnement des affaires, au dynamisme de l’économie ou encore à l’expertise sectorielle. « La France convainc, elle convainc surtout dans des secteurs décisifs, créateurs de richesse : l’industrie et l’innovation », veut croire Bruno Le Maire.
De fait, en 2017, les investissements étrangers ont notamment porté sur ces deux secteurs stratégiques. Dans l’industrie, ils ont enregistré une progression de 23 % sur un an. Au total, 343 décisions d’investissement ont concerné des activités de production industrielle et l’Allemagne a été le premier pays de provenance. A elle seule, l’industrie automobile a capté 15 % des projets d’investissements dans les activités de production.
Dans les activités de R&D, 125 décisions d’investissements ont été prises par des étrangers en 2017, soit une progression de 9 % sur un an. Des décisions qui se traduisent par l’implantation de nouveaux centres de recherche ou d’ingénierie : près de la moitié (47 %) des projets ont ainsi porté sur des créations de centres dédiés à l’innovation (R&D, ingénierie).
Les Américains redeviennent les premiers investisseurs étrangers en France
Les États-Unis ont retrouvé leur place de premier investisseur étranger dans l’Hexagone. Ainsi, 18 % des projets d’investissements étrangers recensés sont le fruit d’entreprises américaines. De plus, le nombre de projets américains pourvoyeur d’emplois en France est en hausse de 26 %.
Autre constat, les entreprises américaines se distinguent par leur implication dans la R&D : elles ont été à l’origine de plus d’un quart des investissements étrangers réalisés l’an dernier dans des centres de recherche. Dernier en date, la SSII multinationale américaine IBM a inauguré à Lille, le 14 décembre dernier, un centre de recherche et développement européen dédié à la cyber-sécurité.
Les Européens restent toutefois prédominants : 58 % des investissements étrangers créateurs d’emplois sont originaire d’Europe. L’Allemagne est le premier investisseur étranger en France dans les activités industrielles. Avec 56 décisions dans ce domaine, elle est à l’origine de 16 % des investissements de production et de 20 % des emplois induits.
Dans un contexte social tendu, avec notamment le mouvement de grève des cheminots entamé le 3 avril contre la réforme du secteur ferroviaire, ces tendances positives ne devraient pas manquer de conforter le gouvernement dans la poursuite des réformes visant à redresser la compétitivité du pays.
Venice Affre
*Sur les 1 298 décisions d’investissements enregistrées en 2017, la moitié, soit 651 projets (+14 % par rapport à 2016) sont des ouvertures de nouveaux sites et 551 des projets d’investissements ont concerné des extensions de site.
**Sondage mené par l’entreprise de sondages Kantar Public pour Business France en novembre et décembre 2017 auprès des dirigeants de 753 entreprises étrangères : 602 leaders d’opinion à l’étranger présents dans six pays (États-Unis, Chine, Inde, Royaume-Uni, Allemagne, Émirats arabes unis) et 151 cadres dirigeants d’entreprises étrangères implantées en France.
Pour en savoir plus :
Consulter en PDF ci-joint le rapport Business France (Bilan 2017 des investissements étrangers en France)
Pour prolonger :
– Attractivité / International : Business France promeut un « nouvel eldorado pour des entrepreneurs »
– Attractivité / International : la France redevient attractive pour les investisseurs