La France est une économie innovante et un pays d’entrepreneurs ouvert à l’investissement international et aux talents étrangers. C’est le constat positif qui ressort de la nouvelle édition du Tableau de bord de l’attractivité de la France dévoilée le 6 décembre par Business France à l’occasion de la 12ème édition des Etats de la France, au Conseil économique, social et environnemental (Cesa) à Paris, manifestation annuelle réunissant plus de 400 hauts responsables d’entreprises étrangères implantées en France.
La huitième édition de ce Tableau de bord, réalisé en partenariat avec la Direction générale du Trésor et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), établit un diagnostic de l’attractivité de la France en la comparant à treize autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, Irlande, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suède, États-Unis et Japon. Ces pays ont un poids important dans les marchés des investissements internationaux. Neuf indicateurs essentiels de l’attractivité économique, affectant la localisation des investissements étrangers sont étudiés dans le Tableau de bord : taille de marché; éducation et capital humain; recherche et innovation; infrastructures; environnement réglementaire; environnement financier; coûts et fiscalité; qualité de vie; croissance verte.
Premiers atouts : une capacité d’innovation et une dynamique entrepreneuriale
« La France est une économie innovante », a indiqué Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, qui présentait le Tableau de bord en présence de Pascal Cagni, président du conseil d’administration de Business France et ambassadeur délégué aux investissements internationaux. « En 2016, a ainsi rappelé Christophe Lecourtier, la France est au 6ème rang pour les dépenses en R&D », devancée par les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et la Corée du Sud. « Elle est classée deuxième en Europe pour le nombre de brevets », a-t-il complété.
La France avec 7 961 demandes de brevets se classe loin derrière l’Allemagne (17 315) mais figure parmi les pays les plus innovants au monde dans le classement 2016 Global Innovators publié par le cabinet d’études et de conseil pour l’information scientifique et la propriété industrielle, Clarivate Analytics, qui sélectionne les 100 entreprises les plus innovantes au monde. Avec dix entreprises tricolores au classement, la France est première à l’échelle européenne et troisième au niveau mondial.
Surtout, le pays offre le traitement fiscal de la R&D le plus avantageux pour les entreprises avec le Crédit Impôt Recherche (CIR), un facteur d’attractivité pour les investisseurs étrangers en France.
Deuxième idée mise en avant dans le Tableau de bord, « la France est un pays d’entrepreneurs », a déclaré Christophe Lecoutier. « Ce n’est pas toujours ce que les étrangers pensent de nous », a-t-il glissé. Mais les chiffres l’attestent, le pays simplifie la vie des entrepreneurs en ce qui concerne la création d’entreprise. « Nous sommes devant le Royaume-Uni et largement devant l’Allemagne », faisait ainsi remarquer le directeur général de Business France. En effet, en 2016, il fallait 3,5 jours pour créer une entreprise en France, contre 4,5 au Royaume-Uni et 10,5 en Allemagne, selon le rapport Doing Business 2017 de la Banque mondiale. « La création d’entreprises reste très dynamique », a insisté Christophe Lecourtier. Au total, 554 000 entreprises ont été créées en France l’an dernier, soit une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Il est à noter qu’au premier semestre 2017, le montant investi en capital-risque en France a atteint « le sommet historique » de 1,2 milliard d’euros.
Deuxième atout : une économie industrielle
Troisième idée, la France est une économie industrielle. « Là encore, ce n’est pas perçu par beaucoup de monde », a avancé Christophe Lecourtier. « En 2016, a-t-il renseigné, nous avons été leader en Europe pour l’accueil des implantations industrielles ». La France est depuis 15 ans la première économie européenne pour le nombre de projets d’investissement étrangers créateurs d’emploi dans l’industrie. Le coût de l’électricité, très compétitif, et une bonne couverture du réseau haut-débit sont deux atouts indéniables. En raison d’une bonne maîtrise de la production et du réseau, l’Hexagone présente les prix de l’électricité pour les entreprises les plus attractifs après la Suède au sein des 13 pays étudiés par le Tableau de bord.
En ce qui concerne la productivité horaire dans l’industrie manufacturière, le Tableau de bord montre que la productivité par heure travaillée a progressé de +2,8 % en France en 2016 contre +0,5 % pour la moyenne européenne (UE des 28). Au deuxième trimestre 2017, la France affichait un coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie manufacturière (38,50 euros) inférieur à celui de l’Allemagne (41,10 euros).
Troisième atout : une économie ouverte
Quatrième idée mise en exergue dans le tableau de bord : « La France est, et reste, une économie ouverte », a assuré Christophe Lecourtier. En 2016, la France était le troisième pays d’accueil en Europe des investissements étrangers créateurs d’emplois avec plus de 22 000 sociétés étrangères ayant investi dans des activités créatrices d’emploi.
L’économie tricolore est donc ouverte à l’investissement international. Le pays est ouvert d’une part aux investissements internationaux : l’Hexagone se classe au 11ème rang mondial pour le stock d’investissements directs étrangers (IDE) derrière les États-Unis, la Chine, Hong Kong, le Royaume-Uni, Singapour, le Canada, l’Irlande, les Pays-Bas, la Suisse et l’Allemagne. Et d’autre, aux talents étrangers : la France est le 4ème pays d’accueil des étudiants étrangers (source : Unesco, 2015). « Nous restons dans le peloton de tête pour l’accueil des étudiants en mobilité internationale », s’est réjouit Christophe Lecourtier. De plus, l’accueil de chercheurs étrangers en France a augmenté de 14 % en 2015.
Des atouts structurels
Avec un PIB de 2 463 milliards de dollars à prix courants en 2016, la France est la sixième puissance économique mondiale après les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Avec un taux de fécondité de deux enfants par femme, le pays bénéficie également d’une démographie dynamique. « Nous avons l’indice de fécondité le plus élevé en Europe », a souligné Christophe Lecourtier.
La France dispose également d’infrastructures aéroportuaires de qualité : Roissy Charles de Gaulle (CDG) est le premier aéroport européen pour le fret et deuxième après London Heathrow en termes de trafic passagers. Quant à la position géographique, au cœur de l’Europe et bénéficiant de trois grandes façades maritimes, elle est de plus en plus prisée des entreprises étrangères. « Nous restons un hub pour accéder à l’Afrique et au Moyen-Orient », a précisé Christophe Lecourtier.
Conclusion, la France est une économie innovante, industrielle favorisant l’entrepreneuriat et ouverte aux talents et investissements internationaux.
La France bénéficie d’une image positive et encourageante
Le Tableau de bord de l’attractivité de la France reflète la tendance générale de l’enquête Ipsos sur l’attractivité de la France qui analyse la perception de l’attractivité de 200 responsables d’entreprises étrangères implantées en France, interrogés par Internet et par téléphone entre le 17 octobre et le 21 novembre 2017.
En ce qui concerne la perception des investisseurs internationaux, pour la première fois, la France bénéficie d’une image positive et encourageante. « Aujourd’hui, 60 % des personnes interrogées considèrent que la France est un pays attractif, c’est 24 % de plus en un an (par rapport à 2016) », soulignait ainsi Brice Teinturier, directeur général délégué de l’Institut de sondage Ipsos, qui présentait l’enquête Ipsos diffusée à l’occasion de la nouvelle édition des Etats de la France. « Les 40 % qui ne considèrent pas la France comme un pays attractif, a-t-il ajouté, pensent qu’elle le redeviendra d’ici 4 à 5 ans ».
Des réformes qui vont dans la bonne direction
La quasi totalité (95 %) des décideurs ayant répondu à l’enquête Ipsos estiment que les réformes engagées par le gouvernement au cours des six derniers mois pour améliorer l’attractivité vont « plutôt dans le bon sens » à l’instar du plan industriel dévoilé le 20 novembre par le Premier ministre Edouard Philippe pour soutenir l’innovation dans l’industrie ou encore de la création du label French Fab pour promouvoir l’industrie française. La majorité des dirigeants interrogés, 78 %, considèrent que les mesures gouvernementales ont « un impact positif important ».
Quand est-il de l’impact du Brexit sur l’attractivité de la France ? « 56 % estiment que le Brexit va renforcer l’attractivité de la France ». Mais, « tout n’est pas rose », a nuancé Brice Teinturier. En effet, plus de la moitié (55 %) des dirigeants de filiales implantées en France ayant répondu à l’enquête Ipsos déclarent que l’image de la France n’est pas positive auprès de leur siège. Toutefois, 84 % des dirigeants d’entreprises considèrent que l’image du pays s’est améliorée depuis six mois auprès de leur maison-mère, c’est-à-dire depuis l’élection d’Emmanuel Macron. De plus, 97 % des décideurs estiment que l’élection d’Emmanuel Macron a eu un effet positif sur « l’image de la France dans le monde ». Infine 72 % des responsables de filiales françaises interrogés déclarent que leurs maisons-mères vont investir davantage en France dans les années qui viennent pour y développer leurs activités. « Le pays était bloqué, il se débloque », a conclu Brice Teinturier.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter le rapport du Tableau de bord de l’attractivité de la France (édition 2017) en fichier PDF
Pour prolonger :
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– Attractivité / International : la cote de la France remonte chez les investisseurs, selon EY