La crise des « gilets jaunes » et ses conséquences sur les politiques menées par le gouvernement ont sans aucun doute pesé sur l’évolution de la perception à l’étranger de l’attractivité de la France comme terre d’investissement. Plutôt négativement. De fait, le dernier Indice d’attractivité du territoire publié le 24 mai par les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), en partenariat avec Eurogroup Consulting*, marque une inflexion de tendance par rapport à la précédente édition : il s’établit à 62 / 100 au lieu de 64 / 100 dans l’édition 2018.
L’inflexion est nette. Elle est confirmée par certains résultats du sondage : alors que 91 % des CCE interrogés en 2018 estimait que l’attractivité s’était améliorée, ils ne sont plus que 31 % à afficher cette opinion cette année. Ainsi, 69 % estiment le contraire, en d’autres termes que l’attractivité s’est dégradée.
Les CCE sont des hommes et femmes d’entreprises bénévoles. Quelque 1652 CCE répartis dans 148 pays ont été sondés pour cette nouvelle édition de l’Indice d’attractivité du territoire sur ce qu’ils pensent de la France en tant qu’investisseurs selon 12 critères d’évaluation noté de 1 à 100, du pire au meilleur : charges administratives et réglementaire ; fiscalité ; qualité de la main d’œuvre ; coût de la main d’œuvre ; flexibilité du travail et climat social ; sécurité juridique ; approvisionnement énergétique et coût de l’énergie ; qualité des infrastructures ; capacité d’innovation et de recherche ; qualité de la vie et environnement ; sûreté des personnes ; environnement culturel.
Le climat social, critère le plus mal noté
Si la France présente aux yeux des CCE les mêmes points forts que dans l’édition précédente, très bien notés (coût de l’énergie et infrastructures, qualité de la main d’œuvre, qualité de vie, capacités d’innovation et de recherche, etc.), certains s’érodent (sécurité juridique, etc.). Mais surtout, les faiblesses se maintiennent, malgré de légères améliorations parfois (fiscalité, etc.), voire s’aggravent (climat social par exemple).
Dans le détail, critère par critère, voici les points forts et les points faibles avec l’évolution de leur note sur 100 par rapport à l’édition 2018 :
– Les points forts : qualité de la main-d’œuvre (80, -2 points) ; sécurité juridique (76, -2) ; approvisionnement énergétique et coût de l’énergie (75, -2) ; qualité des infrastructures (89, -3) ; capacité d’innovation et de recherche (85, -3) ; qualité de la vie et environnement (86, -3) ; sûreté des personnes (64, -3) ; environnement culturel (91, -1).
– Les points faibles : charges administratives et réglementaire (passé de 26, + 2 points) ; fiscalité (23 +2) ; coût de la main d’œuvre (34, + 3) ; flexibilité du travail et climat social (22, -4).
L’avertissement est sérieux pour l’Hexagone : à 62 points, le niveau de l’indice « se trouve entre le niveau très stable qu’il avait lors des éditions de 2015, 2016 et 2017, à 60 points, et son niveau de 2018 (64 points) », souligne l’étude, qui précise aussi les attentes des CCE en matière de réforme.
Desk Moci
*Les résultats détaillés de cette étude sont dans le document attaché à cet article.