Amorcé il y a deux ans (voir notre article), le retour des investisseurs étrangers en France se confirme comme en témoigne le nombre d’investissements directs étrangers (IDE) réalisés sur le territoire en 2017. L’Hexagone a attiré l’an dernier 1 019 projets d’investissements internationaux (implantations commerciales, extensions de sites industriels, créations de centres de R&D…), soit une hausse de 31 % par rapport à 2016, d’après les résultats du Baromètre de l’attractivité de la France publié le 11 juin par le cabinet d’audit et de conseil EY. La France regagne donc l’intérêt des investisseurs internationaux, son attractivité se redresse.
Comme en 2016, la France s’inscrit à nouveau en 2017 dans le peloton de tête européen. Mais à la différence qu’en cumulant 240 projets de plus qu’en 2016, le pays se rapproche du niveau de ses deux grands concurrents historiques à savoir le Royaume-Uni, qui a réussi à attirer malgré le Brexit 1 205 nouveaux projets sur son territoire, et l’Allemagne et ses 1 124 projets.
S’agissant de la méthodologie de ce baromètre*, elle se base sur une enquête téléphonique menée auprès de 208 dirigeants entre le 9 et le 25 janvier 2018. Les dirigeants déclarés impliqués dans les décisions d’investissements étrangers, ont été interrogés dans 26 pays.
La France est à la 2ème place pour les centres de décision
L’an dernier, les industriels étrangers ont opté pour la France qui a accueilli 323 projets d’investissements liés à des implantations industrielles (+52 % par rapport à 2016) dont précisément 277 extensions de sites industriels déjà implantés et 46 créations d’usines. La France est à la première place européenne du baromètre devant le Royaume-Uni (216 projets) et la Turquie (201). Les projets dans l’industrie ont représenté près d’un tiers (32 %) du total des investissements étrangers accueillis en France en 2017.
Avec 59 implantations de sièges sociaux (centres de décision), contre seulement 16 en 2016, l’Hexagone se hisse désormais au second rang européen derrière le Royaume-Uni. Toutefois, nuance le baromètre d’EY, « le bond des implantations de centres de décision ne peut pas faire oublier qu’entre 2008 et 2017, le Royaume-Uni en a accueilli 708, soit trois fois plus que la France (226) ». Si la France reste distancée par le Royaume-Uni –en tête du classement avec 95 sièges–, elle « fait plus que tripler son score de 2016 », souligne le baromètre.
En ce qui concerne les projets d’investissements liés à des activités tertiaires et commerciales (centres de relations clients, agences commerciales…), ils sont en hausse de 18 % par rapport à 2016 pour 432 projets recensés en 2017. De plus en plus nombreux et encouragés par le développement de l’e-commerce, les projets logistiques ont pour leur part bondi de 26 % entre 2016 et 2017 pour atteindre 101 implantations. La France continue de convaincre les investisseurs étrangers de ses atouts : localisation centrale en Europe et passerelle vers le Maghreb, qualité des infrastructures autoroutières, aéroportuaires et ferroviaires, main-d’œuvre qualifiée, disponibilité de foncier équipé.
La France s’affirme comme un pays compétitif dans l’innovation
En matière d’implantations ou d’extensions de centres de R&D, l’Hexagone réalise la plus belle progression du trio de tête européen avec 78 nouveaux projets, soit un bond de +53 % par rapport à 2016, se positionnant ainsi à la 3ème place du baromètre, derrière le Royaume-Uni (89 projets) et l’Allemagne (81). Le début de l’année 2017 a notamment été marqué par les annonces de plusieurs grands groupes.
Tour à tour, Facebook, Microsoft, Google, Fujitsu ou encore Samsung ont ainsi décidé d’ouvrir en France des laboratoires de recherche spécialisés dans ce domaine. De plus, l’enquête confirme que les dirigeants sondés apprécient la France pour ses capacités dans le domaine de l’innovation et de la recherche. Ainsi pour 35 % des décideurs interrogés, l’innovation est l’atout mondial de la France.
Autre constat, la France est une destination attractive pour les startups étrangères. Ainsi, 56 % des investisseurs étrangers jugent efficace ou très efficace la politique mise en œuvre par la France pour encourager la création de startups. Portée par le dynamisme de l’écosystème French Tech et les dispositifs d’aide à l’entrepreneuriat, la France a confirmé en 2017 son ambition de « start-up nation ». Avec 550 000 nouvelles entreprises tous les ans, tous statuts confondus, elle est devenue la première « productrice » de startups en Europe (voir notre article).
Malgré cette embellie, la France a encore des réformes à entreprendre. En 2018, les investisseurs étrangers continuent en effet d’appeler de leurs vœux à une amélioration de la compétitivité fiscale (43 % des dirigeants sondés), une intensification de l’action de simplification administrative pour les entreprises (41 %), un allègement du coût du travail (38 %) ainsi qu’une plus grande flexibilité du droit du travail (34 %).
Venice Affre
Pour en savoir plus :
*Consulter le baromètre EY sur l’attractivité de la France (2018) en fichier PDF joint ci-dessous
Pour prolonger :
– Attractivité : regain d’intérêt des investisseurs étrangers pour l’industrie française
– Attractivité / International : la France redevient attractive pour les investisseurs
– Attractivité / International : la cote de la France remonte chez les investisseurs, selon EY