L’édition 2014 de l’Atlas des risques pays du Moci comporte six nouveaux pays pour lesquels pratiques de paiements et solutions de couverture sont passées à la loupe des experts. En voici l’avant-propos.
Le début de l’année 2013 avait été marqué, en Europe, par la crise financière chypriote, le début de 2014 est marqué par le déclenchement d’une crise politique ukrainienne qui, depuis la chute de l’ancien président Ianoukovitch, le 22 février, sous la pression populaire, a pris aussi la tournure inquiétante, depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, d’un bras de fer politique et économique entre la Russie de Vladimir Poutine et le camp occidental, avec son arsenal de menaces et de sanctions. Et depuis quelques semaines, de nombreuses entreprises européennes – dont les françaises – vivent dans l’angoisse de devoir faire face à des pertes en cas de sanctions économiques européennes ! De quoi doucher le regain d’optimisme qu’avait suscité, chez les exportateurs, la perspective d’une timide réouverture vers l’Iran, à l’automne 2013.
Alors que les effets de la crise financière mondiale de 2008-2009 pèsent encore sur les économies occidentales, particulièrement en Europe, l’époque pas si lointaine, juste avant 2008-2009, où les milieux les plus experts estimaient le risque politique – une composante essentielle de la notion de risque pays à l’exportation – confiné à quelques conflits très locaux, est donc bien révolue !
Quand au risque socio-économique, autre composante phare du risque pays, on sait qu’il a pris une dimension particulièrement multiforme depuis la vague du « printemps arabe », commencée en janvier 2011 avec la chute du régime Ben Ali en Tunisie, que personne n’avait vu venir. Qui aurait cru que le mécontentement populaire au Brésil, attisé par des contre- performances politico-économiques, aurait jeté un voile d’incertitudes sur le bon déroulement de la Coupe du Monde de football alors que ce sport est censé y être roi et que l’événement devait le faire entrer de plain-pied dans le cercle privilégié des nations capables d’accueillir ce type de show mondial ? Et que dire du gouvernement chinois qui, engagé dans un assainissement de son économie, commence à laisser faire les défauts de paiement sans plus intervenir ?
Pour autant, au regard des performances de croissance, les marchés étrangers restent les relais les plus solides de croissance et de développement pour les entreprises. Et faire avec les risques, qu’ils résultent d’événements politiques ou qu’ils résultent de la faillite d’une entreprise cliente, constituent un souci quotidien des entreprises exportatrices bien gérées, grandes et petites. Celles qui tirent leur épingle du jeu sont celles qui savent anticiper ces risques et mettent en place des méthodes et des outils qui permettent sinon de les éliminer complètement, du moins de les réduire sans nuire à l’efficacité commerciale.
Six pays supplémentaires couverts par l’Atlas
Dans ce contexte, notre Atlas, dont c’est la sixième édition cette année, a plus que jamais son rôle pour aider les entrepreneurs à se forger leur propre politique de gestion des risques d’impayés à l’export.
Cette année, il élargit sa couverture à six nouveaux marchés d’Asie et d’Afrique pour lesquels les entreprises françaises commencent à faire part de leur intérêt – Myanmar (Birmanie), Mongolie, Éthiopie, Mozambique, Ouganda, Rwanda – portant à 110 le nombre de pays couverts cette année.
Que contiennent les fiches ? De quoi les aider à répondre à trois préoccupations concrètes des exportateurs :
- évaluer le risque de non-paiement de leurs clients ou prospects, que ce risque résulte de la situation politique et socio-économique du pays, de la solvabilité du client potentiel lui-même ou de conditions de livraison difficiles ;
- évaluer les risques pesant sur les expéditions de marchandises et le respect des délais ;
- mettre en œuvre les solutions pour anticiper et réduire au mieux ces risques et, in fine, réussir ses expéditions et se faire payer.
Sont ainsi livrées, de façon synthétique, des informations et des recommandations directes et claires sur des points clés tels que les notes de risques pays de différents assureurs-crédits, les meilleures sources d’information sur les entreprises du pays, les délais et pratiques de paiement les plus répandus chez les exportateurs ayant des opérations avec le pays, ou encore les modalités de recouvrement et les conditions de la logistique et des transports.
Toutes les fiches ont été actualisées tant au plan des chiffres clés puisés aux meilleures sources que des notes de risque, informations et conseils livrés par Jean-Claude Asfour, notre expert indépendant du risque pays.
Deux grands partenaires ont contribué à nouveau cette année à enrichir les fiches pays de leur propre expertise et de leur conseil : Euler Hermes et Société Générale. Nous les en remercions d’autant plus vivement que leurs avis sont mis à jour et documentés avec beaucoup de sérieux !
Christine Gilguy
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Les fiches pays de l’Atlas en 7 rubriques
Chaque fiche pays, outre une batterie de chiffres et indicateurs clés, fournit les informations concrètes et conseils dans sept domaines :
1/ la tendance du risque pays, avec les notes les plus récentes des principaux assureurs-crédits complétées par l’appréciation du credit manager Moci, tirées de sources diversifiées, dont celle du « terrain » ;
2/ les meilleures sources pour se renseigner sur la solvabilité des entreprises du pays ;
3/ les moyens de paiement recommandés ;
4/ les conditions de paiement les plus pratiquées ;
5/ les garanties bancaires locales ;
6/ les solutions en cas de litige ;
7/ la logistique et les douanes.
Pour chaque pays, un conseil du credit manager Moci, très « terrain », est fourni. Il est complété, dans une sélection de pays, par les avis d’expert de nos partenaires.