« Nous avons signé 12 accords ce matin » s´est félicitée, le 8 octobre, Jocelyne de Montaignac, membre du directoire et directrice commerciale et marketing d´Euler Hermes Sfac, lors d´une conférence de presse organisée promptement par cet assureur-crédit pour présenter le nouveau dispositif d´aide publique à l´exportation Cap export, deux jours après l´annonce par Matignon, dans un communiqué du 6 octobre, du feu vert de Bruxelles. « Depuis quelques jours, on est harcelé par les exportateurs qui souhaitent en bénéficier » a-t-elle également indiqué.
Un programme CAP pour l’export était vivement attendu par les entreprises exportatrices qui, depuis le début de l´année, peinaient à trouver des couvertures d´assurance-crédit sur des clients à l´étranger, tous les assureurs-crédits ayant restreint leurs expositions, parfois drastiquement dans certains secteurs et dans certains pays.
Ces deux aides de l´Etat sont des copies conformes des dispositifs CAP et CAP + déjà en place sur le marché national depuis décembre 2008 : CAP permet de doubler le montant d´une couverture d´assurance-crédit privée, CAP + permet à l´Etat de se substituer à l´assureur-crédit privé lorsque celui-ci refuse la garantie. Les délais de paiements concernés sont à court terme, soit inférieurs à un an. CAP export est mis en place jusqu’à fin 2010.
Selon les précisions apportées par
Coface, dans
un communiqué du 7 octobre, il y a toutefois quelques différences entre les deux dispositifs : alors que c´est
la Caisse centrale de réassurance (CCR) qui gère CAP sur le marché domestique, c´est la Direction du moyen terme de Coface, gestionnaire de l´assurance crédit export publique, qui gèrera, pour le compte de l´Etat, CAP export. Coface, dans son communiqué, a d´ailleurs tenu à préciser qu’« un traitement identique et une totale confidentialité sont garantis à tous les assureurs-crédit privés ».
Autre différence : le dispositif a été réservé aux entreprises réalisant un chiffre d´affaires inférieur à 1,5 milliard d´euros afin de cibler les PME. Côté tarif, le taux des primes a été fixé par Bercy à un niveau jugé « raisonnable » : elles vont de 0,5 % à 0,875 % trimestriel pour Cap export, en fonction du niveau du risque pays et de 0,75 % à 1,875 % pour Cap + export.
Son succès ne fait aucun doute, même les grandes entreprises de plus de 1,5 milliards de chiffre d´affaires étant intéressées : « Il faudra peut être assouplir cette règle du chiffre d’affaires » a d´ailleurs estimé Jocelyne de Montaignac. Les assureurs-crédit promettent de répondre très rapidement aux demandes : « Notre délai de réponse est de 24 heures et depuis aujourd´hui, nous lançons le service sur notre site Internet, qui permettra à nos clients de faire leur demande en ligne », a souligné Ludovic Sénécaut, membre du directoire d´Euler Hermes Sfac, le 8 octobre.
Christine Gilguy