Le marché de l’assurance-crédit a profité de la reprise en 2021 mais subit les conséquences négative de la guerre en Ukraine, selon les principales tendances dégagées par l’étude annuelle du courtier AU Group, qui signale une hausse de la sinistralité.
La reprise a été très nette pour les assureurs-crédit au deuxième semestre 2021, car ils ont bénéficié de la relance des activités de leurs assurés : forte augmentation des primes (+ 7 % en moyenne en 2021), et « un niveau de sinistralité historiquement bas » résume AU Group dans un communiqué. Les mesures de soutien public aux entreprises et les plans de relance mis en place par les gouvernements pour contrer les effets de la crise sanitaire ont joué en faveur de cette reprise.
D’après cette étude, réalisée notamment à partir de l’analyse des états financiers des assureurs-crédit en 2021, le marché de l’assurance-crédit court terme reste fortement concentré : trois assureurs « globaux » se partagent 70 % de la valeur des primes encaissées au niveau mondial, estimée par AU Group à 8 milliards d’euros en 2021.
Le numéro 1 est Allianz Trade, avec 31 % du marché (+ 6 % en 2021), suivi d’Atradius, avec 24 % (+ 8,7 %), et enfin Coface, avec 16 % (+ 8,1 %). Leur rentabilité, dopée par la faible sinistralité, a atteint d’excellents niveaux l’an dernier (240 millions de résultat net pour Atradius, contre 44 M EUR en 2020, 224 M EUR pour Coface, contre 83 M EUR en 2020, Allianz Trade ne publiant pas son résultat net).
Elles ont donc abordé en très grande forme l’année 2022 avant que le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses effets dévastateurs ne viennent stopper la reprise. « La déconnection de la Russie du système bancaire Swift, l’imposition des interdictions d’exportation, le blocage de l’accès aux matières premières (blé, métal, engrais), aggravé une spirale inflationniste (déjà initiée par deux ans de crise sanitaire), dans un contexte où les taux d’intérêt atteignent le plus haut niveau observé depuis des décennies », analyse AU Group.
D’où, depuis février, une remontée de la la sinistralité et du risque politique. « Cette détérioration de la situation économique coïncide malheureusement avec la fin du « quoiqu’il en coûte » cela risque d’entraîner une augmentation des faillites dans de nombreuses régions du monde, et le spectre d’une récession en 2023 n’est plus écarté, relève notamment Olivier de La Pontais, directeur chez AU Group, cité par le communiqué. Aussi, la couverture du risque politique, la caution, l’affacturage et les outils digitaux permettant de limiter et piloter les risques de crédit client, vont être primordiaux pour continuer à faire croître les entreprises en toute sécurité ! ».
Pour l’heure, les entreprises doivent s’attendre à un resserrement des conditions de couverture.