Le fait est suffisamment peu fréquent pour être signalé : une nouvelle offre « single risk » arrive sur le marché de l’assurance-crédit en France. Euler-Hermes France, jusqu’à présent plutôt positionné sur l’assurance-crédit court terme traditionnelle, vient ainsi de lancer un contrat pour des ventes sur des durées de 36 mois, en France et l’export. Et le fait savoir.
« Une offre équivalente est déjà commercialisée en Allemagne ; nous avons décidé de la lancer en France car il existe un besoin non couvert, que nous ont fait remonter nos distributeurs, notamment, pour des solutions de couvertures intermédiaire entre l’assurance-crédit court terme et notre offre Transactionnal Cover Unit, qui s’applique à des opérations complexes et d’envergure sur des durées longues pouvant aller jusqu’à 8 ans, confie à la Lettre confidentielle Maria Modroño, directeur marketing d’EH France. Elle complète ainsi la gamme de nos offres aux entreprises exportatrices françaises ».
Directement concurrent d’une offre similaire de Coface (notamment sous l’appellation commerciale Gloaballiance Projects Cover), ce nouveau contrat propose une couverture moyen terme d’assurance-crédit pour des ventes ponctuelles de biens et services contre le risque d’interruption du contrat et le risque d’impayés, y compris pour des motifs politiques, sur des durée pouvant aller jusqu’à 36 mois et avec une quotité garantie de 90 %. « La principale spécificité de EH Cover One est sont caractère ferme : autrement dit, elle est non annulable durant toute la durée de l’opération. La prime est fixe, mais elle est payable d’avance dans son intégralité ».
Attention, les taux de primes n’ont bien évidemment rien à voir avec ceux des contrats court terme qui assurent tout un portefeuille clients : de 0,75 % jusqu’à 5 % est une fourchette indicative de la variation des taux de prime en fonction des critères traditionnels de ce type de contrat : nature et durée de l’opération, le risque pays, la qualité de l’acheteur.
On est dans le ponctuel, le sur-mesure. Le coût peut paraître élevé, mais la contrepartie est aussi une plus grande souplesse : « Aucune zone, aucun autres pays n’est a priori exclu que ceux prévus par notre politique de risques pays commune à l’ensemble de nos solutions », assure Maria Modroño. Idem pour les montants :« Nous n’exigeons pas de montant minimum : tous les dossiers seront étudiés en fonction des mêmes critères …» poursuit la responsable.
Avec cette offre, l’assureur-crédit espère séduire de nouvelles entreprises : « Nous espérons travailler ainsi avec des clients qui ne nous connaissent pas encore ».
Christine Gilguy