Une des priorités de l’Argentine de Mauricio Macri est la relance des investissements dans les infrastructures et celui-ci a donné des instructions précises afin que les premiers projets soient lancés le plus rapidement possible. La France, après la visite du président français en février, pourrait avoir de bonne cartes à jouer d’autant plus que les relations politiques sont bonnes. De fait, avant de se rendre cette semaine en Belgique et en Allemagne, le président argentin a demandé à rencontrer François Hollande et a fait une étape imprévue à Paris : il a été reçu à l’Elysée dans l’après-midi du samedi 2 juillet.
Que sait-on des projets argentins en matière d’infrastructures ? Le décret n° 797/2016, publié le 22 juin 2016, prévoit une réallocation des dépenses en vue de réaliser plusieurs projets d’infrastructures : enfouissement de la ligne de banlieue Sarmiento (3,1 milliards de dollars), construction de centrales de connexion de trains et de transports publics, remise en état de lignes ferroviaires et d’autoroutes, construction de viaducs principalement. En tout, il s’agit de 66 projets à réaliser sur trois ans pour un coût total de 6,9 milliards de dollars.
Les conditions des appels d’offres et les calendriers n’ont pas encore été rendus publics. Par ailleurs, le gouvernement prépare un plan de grande ampleur destiné à moderniser les transports ferroviaires urbains de Buenos Aires et des communes situées aux alentours (Gran Buenos Aires). Le plan porterait sur l’acquisition de matériel roulant, l’amélioration des infrastructures et surtout la signalisation et la sécurité ferroviaire dans un pays qui reste traumatisé par la tragédie de la gare ferroviaire de Once, le 22 février 2012 (51 morts, 702 blessés). L’enveloppe prévue sur six ans serait de l’ordre de 14 milliards de dollars.
Bien conscient des difficultés financières du pays et du contexte international, le gouvernement a mis en place une nouvelle stratégie en matière d’infrastructures. Le contact a été renoué avec les organismes multilatéraux de financement (Banque mondiale, Banque interaméricaine, principalement). Par ailleurs, le gouvernement a envoyé au Parlement un projet de loi afin de définir un cadre juridique des partenariats publics privés (PPP), une formule taboue pendant les mandats des époux Kirchner.
Enfin, il a été décidé que les contrats feront désormais l’objet d’appels d’offres internationaux, alors que les administrations des époux Kirchner avaient privilégié les transactions de gré à gré dans le cadre de coopérations bilatérales avec la Chine et l’Espagne. La concurrence risque d’être rude, mais la France est bien placée grâce à son savoir-faire reconnu en Argentine, au travail des équipes d’Alstom sur place et aux bonnes relations politiques.
Daniel Solano
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