Après deux mois de conflit, les dockers du port d´Alger et Dubaï Port World Algérie (DPWA), qui gère le terminal à conteneurs, ont trouvé un terrain d´entente, évitant une grève générale. Et laissant augurer un désengorgement de la rade.
Depuis deux mois, syndicalistes et représentants de DP World, le troisième opérateur portuaire mondial rebaptisé DP World Djazair, s´affrontaient sur la question des salaires et des conditions de travail, chacune des parties se renvoyant la responsabilité du ralentissement de l´activité du port.
Les premiers invoquent un manque de moyen (90 % des outils de travail ne seraient pas opérationnels selon les syndicats) tandis que les seconds crient au sabotage (80 % des pannes seraient le fait des ouvriers selon la direction de DPWA). L´accord finalement conclu prévoit une augmentation de 22 % des salaires. En contrepartie, les dockers devront travailler en 3×8.
Une décision qui devrait impulser le désengorgement de la rade. Selon un article d´El Watan, « le nombre de bateaux en attente, qui était avant de 6 à 7 par jour, est passé à un pic de 13 à 14 navires ». Dans une notice au client, reprise par la presse algérienne, Philippe Borel, vice-président de CMA CGM Services Nord Afrique, évoque une « congestion énorme et historique » : « Le temps d´escale moyen est de 12 jours en mars 2010, de 9,8 jours en avril, de 8,4 en mai, de 12,8 jours en juin et de 16,9 jours au mois de juillet dernier. La performance moyenne pour le mois d´août devrait être d´environ 25 jours », précise-t-il.
Et ces retards coûtent cher. Selon une association patronale, citée par le quotidien en ligne TSA (Tout Sur l´Algérie), l´Algérie aurait payé en 2009 à ses partenaires étrangers 750 millions de dollars pour les dédommager des coûts supplémentaires induits par la trop longue attente des navires dans les rades des ports algériens.
Sophie Creusillet