Le numéro un mondial et américain du courtage d´assurance et de réassurance vient de publier sa traditionnelle carte annuelle des risques (voir le PDF en bas de page) qui permet d´apprécier d´un coup d´œil les risques commerciaux et politiques.
La classification des pays par Aon se fait grâce à une notation générale du risque (bas, moyen-bas, moyen, moyen-élevé, élevé, très élevé) avec des pictogrammes des risques spécifiques (change, guerre, système légal, etc). Aon a ajouté cette année le risque de pénurie en eau et en ressources agricoles (30 pays concernés) et celui de vulnérabilité de la chaîne d´approvisionnement de neuf produits agricoles de base.
Bien sûr, comme le note Arnaud Froideval, directeur du département des risques politiques et spéciaux chez Aon France, « la crise a eu un impact puisque, dans notre carte 2010, nous avons dégradé 18 pays. C´est par exemple le cas du Kazakhstan car le pays a été confronté à la faillite de BTA, la principale banque privée, avec un montant d´impayés de 800 millions de dollars, selon les Lloyd´s de Londres. Même chose pour l´Ukraine avec 750 millions de dollars, ou bien le Ghana en raison des défauts de paiement accumulés par ses raffineries d´Etat ».
Ailleurs, la crise a également eu une incidence. Ainsi, les problèmes financiers de Dubai World ont conduit Aon à classer les Emirats Arabes Unis de « risque moyen-bas » à « risque moyen ». Trois pays supplémentaires ont même été classés dans la plus mauvaise catégorie (risque très élevé) : le Soudan, le Yémen, et le Vénézuela qui se retrouvent en compagnie de la Corée du Nord ou de l´Irak. A l´inverse, neuf pays ont bénéficié d´une amélioration de leur notation (Afrique du Sud, Albanie, Birmanie, Colombie, Hong Kong, Sri Lanka, Timor Oriental, Vanuatu, et Vietnam).
Jean-François Tournoud