Puissance économique montante de l´Afrique subsaharienne, l´Angola présente de nombreuses opportunités pour les intérêts français, tant en matière commerciale qu´en matière d´investissements. En témoigne la tenue, fin mai, du premier Forum franco-angolais à Luanda. Une occasion de faire un point sur les créneaux porteurs et les précautions à prendre dans un marché réputé difficile.
À Luanda, les embouteillages aux heures de pointe sont quotidiens, selon des expatriés vivant sur place. Signe d´un taux de croissance débridé depuis la fin de la guerre civile en 2002 : 20 % de croissance par an en moyenne de 2002 à 2007, encore 15 % en 2008 et plus de 10 % attendus cette année ! Mais aussi de besoins criants en matière de modernisation des infrastructures. Dans la capitale persiste une pénurie de logement exacerbée qui fait flamber l´immobilier.?Ce qui ne l´empêche pas, le week-end, de se remplir des échos des musiques chaloupées dont les Angolais sont friands.
L´Angola a subi pendant 27 ans une guerre civile exacerbée par le jeu des puissances étrangères.?Il est depuis cinq ans, sans conteste, un des pays montants de l´Afrique. Ses richesses pétrolières en font le deuxième producteur africain derrière le Nigeria.?Le processus de normalisation politique se consolide, comme en témoigne le déroulement sans heurts majeurs des premières élections.?Celles-ci ont vu l´installation au pouvoir du parti sorti vainqueur de la guerre civile, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l´Angola) de José Eduardo Dos Santos.?Tous ces d´ingrédients font de ce pays lusophone grand comme presque trois fois la France, dont le PIB a plus que doublé en cinq ans, un partenaire et un marché de choix dans cette région.
Désormais troisième puissance économique d´Afrique subsaharienne, l´Angola doit sa montée en puissance rapide à des ressources minières (diamant…) et, surtout, pétrolières (essentiellement en offshore). Le pétrole pèse pour 80 % de ses exportations et un peu plus de 50 % de son PIB. Il a permis au pays de se constituer de confortables réserves en devises (20 milliards de dollars).?Il envisage même la création d´un fonds d´investissement souverain, le Fundo Soberano Angolano (FSA), qui prendrait le relais de la compagnie pétrolière nationale, Sonangol, pour investir des fonds à l´étranger.
Le pays est le sixième fournisseur pétrolier des États-Unis et le deuxième de la Chine, ce qui lui vaut de bénéficier d´un programme d´investissement chinois particulièrement fourni (4 à 11 milliards de dollars d´aide chinoises engagés sur plusieurs années pour les infrastructures, l´eau, l´agriculture).
D´où une présence active des majors occidentales : Total est le deuxième détenteur de permis derrière l´américain Chevron À Luanda, les embouteillages aux heures de pointe sont quotidiens, selon des expatriés vivant sur place. Signe d´un taux de croissance débridé depuis la fin de la guerre civile en 2002 : 20 % de croissance par an en moyenne de 2002 à 2007, encore 15 % en 2008 et plus de 10 % attendus cette année ! Mais aussi de besoins criants en matière de modernisation des infrastructures. Dans la capitale persiste une pénurie de logement exacerbée qui fait flamber l´immobilier.?Ce qui ne l´empêche pas, le week-end, de se remplir des échos des musiques chaloupées dont les Angolais sont friands.
L´Angola a subi pendant 27 ans une guerre civile exacerbée par le jeu des puissances étrangères.?Il est depuis cinq ans, sans conteste, un des pays montants de l´Afrique. Ses richesses pétrolières en font le deuxième producteur africain derrière le Nigeria.?Le processus de normalisation politique se consolide, comme en témoigne le déroulement sans heurts majeurs des premières élections.?Celles-ci ont vu l´installation au pouvoir du parti sorti vainqueur de la guerre civile, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l´Angola) de José Eduardo Dos Santos.?Tous ces d´ingrédients font de ce pays lusophone grand comme presque trois fois la France, dont le PIB a plus que doublé en cinq ans, un partenaire et un marché de choix dans cette région.
Désormais troisième puissance économique d´Afrique subsaharienne, l´Angola doit sa montée en puissance rapide à des ressources minières (diamant…) et, surtout, pétrolières (essentiellement en offshore). Le pétrole pèse pour 80 % de ses exportations et un peu plus de 50 % de son PIB. Il a permis au pays de se constituer de confortables réserves en devises (20 milliards de dollars).?Il envisage même la création d´un fonds d´investissement souverain, le Fundo Soberano Angolano (FSA), qui prendrait le relais de la compagnie pétrolière nationale, Sonangol, pour investir des fonds à l´étranger.
Le pays est le sixième fournisseur pétrolier des États-Unis et le deuxième de la Chine, ce qui lui vaut de bénéficier d´un programme d´investissement chinois particulièrement fourni (4 à 11 milliards de dollars d´aide chinoises engagés sur plusieurs années pour les infrastructures, l´eau, l´agriculture).
D´où une présence active des majors occidentales : Total est le deuxième détenteur de permis derrière l´américain Chevron Texaco. La compagnie française veut augmenter sa production de 300 000 b/j aujourd´hui à 700 000 b/j en 2010.?Elle investit massivement, notamment dans l´offshore.?Sa rivale italienne Eni a signé avec les autorités angolaises un vaste accord de coopération économique, sociale et industrielle.
Dans l´industrie pétrolière, un projet de production de GNL (gaz naturel liquide) mené par Chevron, BP et Total a été lancé, l´Américain KBR devant pour sa part concevoir une raffinerie (capacité 200 000 b/j) à Lobito prévue pour entrer en fonction dans quatre ans.
Le secteur pétrolier n´est plus le seul facteur de dynamisme économique du pays. Il y a d´abord les investissements publics. La manne pétrolière a été durement affectée par la chute des cours mondiaux du baril et se trouve en forte baisse ces derniers mois (37 milliards de dollars en 2008, 20 à 25 milliards en 2009).?Néanmoins, elle alimente le budget public dont une partie a été affectée à un gros programme d´investissements, notamment dans la santé, le logement et les infrastructures.
En 2009, le gouvernement a budgeté 10,4 milliards d´euros pour des projets dans les transports (routes, chemins de fer, ports), l´eau et l´assainissement, le logement, l´agriculture et l´agroalimentaire, la santé, ainsi que la formation. À titre d´exemple, 2 milliards de dollars sont prévus pour la rénovation de la baie de Luanda.?Un projet de prolongation du chemin de fer de Benguela prévoit de relier le pays à la ceinture du cuivre de la Zambie voisine. « Près de 1 million de logements sont prévus dans les cinq ans à venir », soulignait récemment Federico Crespo, un Français qui a créé une société d´importation agroalimentaire en Angola, Oxbow.
Priorité aux projets de diversification
Autre stimulant, la priorité donnée aux projets de diversification économique, pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole. « La part du pétrole est désormais à peine supérieure à 50 % du PIB, confirme Michel Gélénine, chef du Service économique à Luanda. Par conséquent, des créneaux nouveaux apparaissent. » La Banque mondiale s´est engagée à consacrer 1 milliard de dollars à des projets de diversification dans les cinq prochaines années.
L´ouverture au secteur privé et la volonté d´attirer les investisseurs étrangers pour alimenter les projets de diversification et les transferts de technologie créent par ailleurs un environnement porteur. L´an dernier, le gouvernement angolais a créé l´Agence nationale de l´investissement privé (Anip).?Cet organisme se présente comme un guichet unique visant à faciliter l´accueil des investisseurs privés dans le pays.?Il permettrait aussi de contourner une bureaucratie qui, selon son président, Aguinaldo Jaime, ancien vice-Premier ministre en charge des Affaires économiques et financières, « nuit fortement au développement des projets d´investissement ». Une série de secteurs et trois grandes zones de développement prioritaires ont été définies.
Des entreprises françaises profitent d´ores et déjà de ce climat porteur. Certaines parmi les plus importantes y sont implantées : outre Total, Technip, Ponticelli, Acergy, Auchan, Bolloré, Bourbon, Castel, Sodexho… On signale également l´arrivée, ces dernières années, d´entrepreneurs individuels. Les exportations françaises montent en flèche. « D´ores et déjà, elles se diversifient.?Des progressions encourageantes sont à relever, observe Michel Gélénine. La part de l´agroalimentaire dépasse, désormais, 10 %. Des progressions ont été enregistrées pour l´aéronautique (+ 32,9%) l´électroménager (multiplié par 2,5), le mobilier et l´aménagement de la maison (+93%), les vins et champagnes (+51,6%), les cosmétiques (multiplié par 2,5), la viande (+63%), la joaillerie (multipliée par 40), l´automobile (+48 %, après +50 % en 2007). »
La normalisation des relations bilatérales a été rapide depuis deux ans.?Et ce malgré les suites judiciaires de l´affaire dite de « l´Angolagate » dont le procès s´est ouvert l´an dernier (ventes d´armes à l´Angola durant la guerre civile impliquant des hommes d´affaires français et des circuits de financement politique en France). Une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Eduardo Dos Santos à New York en septembre 2007 a été suivie d´une visite officielle éclair du président français le 23 mai 2008. Le président angolais est attendu cette année en France.
Entre-temps, un accord de protection réciproque des investissements est entré en vigueur. La Coface et l´Agence française de développement (AFD) ont à nouveau l´autorisation d´intervenir dans le financement de projets de développement ou d´investissement. Enfin, Ubifrance, le Service économique et la section locale des CCEF (Conseillers du commerce extérieur de la France) organisent, les 27 et 28 mai prochain, le premier Forum d´affaires France-Angola.
Christine Gilguy, avec François Pargny et Jean-François Tournoud