Alors que l´Afrique du Sud est confrontée depuis plusieurs mois à une grave pénurie d´électricité liée à la saturation des installations de l´électricien national Eskom, la première visite officielle du président Nicolas Sarkozy a été marquée par deux gros succès français dans le domaine énergétique, avec un duo gagnant Altom/Areva, décidément de tous les voyages présidentiels. Alstom a ainsi conclu un important contrat avec Eskom (1,3 milliards d´euros) pour l´équipement d´une centrale à charbon de 4740 MW située dans la province de Mpumalanga, à l´est de Johannesbourg. Il comporte notamment la fourniture de six groupes de turbines et turboalternateurs de 790 MW chacun. Fait notable : Alstom avait conclu en novembre dernier un contrat similaire avec Eskom, cette fois-ci pour une centrale à charbon située dans la province du Limpopo (au nord-est du pays). Pour Alstom, qui équipe 80 % des centrales de ce pays, ce nouveau marché confirme son enracinement sud-africain.
Areva a pour sa part surtout posé des jalons pour un développement ambitieux en Afrique du Sud. Selon un communiqué du groupe, Anne Lauvergeon, qui était du voyage présidentiel, a certes signé un « petit » contrat de 80 millions d´euros pour sa branche transmission (Areva T&D) avec le groupe Rio Tinto Alcan pour construire le système d´approvisionnement énergétique d´une nouvelle fonderie d´aluminium basée à Port Elisabeth. Mais là n´est pas le plus important. Elle a surtout déposé une « offre globale ambitieuse » dans le nucléaire, en réponse à l´appel d´offre lancé par Eskom et le gouvernement sud-africain pour une capacité de production allant jusqu´à 20 000 MW. Elle se propose de construire une « flotte d´EPR », les réacteur de 3ème génération du groupe français, et « de soutenir le marché sud-africain en concluant de nombreux partenariats locaux ».
De quoi contribuer à renforcer les liens déjà stratégiques entre l´hexagone et la première puissance de l´Afrique au sud du Sahara.