Les entreprises allemandes sont plus nombreuses que l’année dernière à accorder des délais de paiement, selon l’enquête annuelle de Coface. La discipline de paiement s’améliore et la durée moyenne des retards a été raccourcie de plus d’une semaine.
Outre-Rhin, les entreprises semblent s’est acclimatées à la crise. Selon la 5e édition de l’enquête de Coface sur les paiements des entreprises en Allemagne, la tendance à la prudence qu’elles affichaient en 2020 n’est plus de mise. Alors que les crédits de paiement avaient chuté de plus de 80 % dans la période pré-Covid à 62 %, elles sont depuis le début 2021 74 % à accorder des délais.
Les délais de paiement courts (entre 0 et 60 jours) dominent toujours le paysage commercial allemand. 88 % des entreprises ont demandé que les paiements soient effectués dans un délai de 60 jours en 2021, ce qui est quasiment inchangé par rapport à 2020 et 2019. La répartition des délais de paiement est également identique, ce qui explique pourquoi le délai de paiement moyen en 2021 n’a que très légèrement diminué, passant de 33,5 jours en 2020 à 32,6 jours en 2021.
Les entreprises veulent encaisser le plus rapidement possible
D’un point de vue sectoriel, la construction présente toujours les délais de paiement les plus courts : près de 75 % des répondants s’attendent à ce que leurs factures soient payées dans les 30 premiers jours, avec une moyenne à 24,4 jours. En 2021, 7 secteurs sur 11 offraient des délais de paiement supérieurs à 90 jours, tandis que les délais de paiement ultra-longs (supérieurs à 120 jours) sont devenus très rares.
De fortes augmentations des délais de paiement moyens – de près de 10 jours – ont été observées dans les secteurs de la construction et du textile-habillement.
À l’inverse, les secteurs des machines (- 8,2 jours), de l’agroalimentaire et du bois (- 7,3 jours) et de l’automobile (- 6,3 jours) ont enregistré les plus fortes baisses des délais de paiement. Le textile-habillement est devenu le secteur le plus généreux et demande désormais à ce que les paiements soient réglés en moyenne jusqu’à 47 jours après la livraison.
Le nombre de retards de paiement a encore diminué
Les résultats de l’enquête montrent que les entreprises restent vigilantes. Les entreprises sont plus nombreuses à proposer d’accorder des délais de paiement en Allemagne, mais ceux-ci se sont légèrement raccourcis, ce qui montrer que les entreprises sont toujours désireuses d’encaisser le plus rapidement possible.
En 2021, seules 59 % des entreprises interrogées ont signalé des retards de paiement contre 68 % en 2020. À l’exception des transports et des métaux, le nombre de retards de paiement a diminué dans tous les secteurs. Toutefois, alors que moins de la moitié des entreprises du secteur agroalimentaire ont signalé des retards de paiement, ce chiffre s’élevait à 70 % dans le secteur du textile-habillement.
C’est dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) que les retards de paiement sont les plus courts. Dans ce secteur, la grande majorité des entreprises interrogées ont signalé des retards ne dépassant pas 30 jours et aucune entreprise n’a indiqué des retards supérieurs à 60 jours. En revanche, le secteur des métaux est le seul à signaler des retards supérieurs à 150 jours (2%).
Il s’agit d’une amélioration significative. En 2020, outre le secteur des métaux, la construction et l’emballage ont également signalé des délais de paiement ultra-longs.
La durée moyenne des retards de paiement est de 27,7 jours
En baisse de 8 jours, c’est la durée la plus courte constatée depuis que cette étude est réalisée. Presque tous les secteurs ont signalé une diminution de la durée des retards de paiement.
Les plus fortes baisses ont été enregistrées dans les secteurs de la pharmacie et de la chimie (-26 jours) et des TIC (-25 jours). Les entreprises opérant dans le secteur des TIC ont désormais une moyenne de 17,5 jours, tandis que les entreprises du secteur des machines doivent faire preuve de la plus grande patience avec un temps d’attente moyen de 35,8 jours.
« Les très bons résultats en matière de retards de paiement sont légèrement déconcertants, sachant que l’Allemagne a connu sa pire récession depuis 2008. Cependant, nous pensons que ces résultats favorables sont fortement liés au soutien du gouvernement. Il sera intéressant de voir si les entreprises pourront garder la tête hors de l’eau une fois qu’elles auront perdu leur gilet de sauvetage financier », a commenté dans un communiqué Christiane von Berg, économiste Europe du Nord chez Coface.
SC