L’Allemagne est un partenaire incontournable de la France. Et ce ne sont pas les nuages semblant s’accumuler sur la première économie européenne qui en détournent les exportateurs français.
Preuve en est le bilan du commerce extérieur de l’Allemagne sur les huit premiers mois de l’année : d’après la base de données GTA/GTIS, dans le trio de tête de ses fournisseurs de marchandises, la France, troisième en valeur derrière les Pays-Bas et la Chine, est celui qui a le mieux profité de la hausse de 1,51 % des importations allemandes, avec une progression de 3,69 %. Les Pays-Bas et la Chine affichent, quant à eux, + 1,94 % et + 2,29 %. Sur un montant global d’achats de l’Allemagne, les trois leaders détiennent ainsi des parts de marché de 8,96 % pour les Pays-Bas, 8,26 % pour la Chine 7,23 % pour la France.
Le poste navigation aérienne et spatiale, premier secteur d’importation de l’Allemagne en provenance de France, s’est envolé (+ 14,74 %). En fait, la quasi-totalité des grands secteurs d’achats par Berlin, à l’exception notable du secteur machines et produits mécaniques (- 8,29 %), ont affiché des augmentations : automobile (+ 2,4 %), machines et équipement électriques (+ 2,5 %), matières plastiques (+ 1,75 %), fonte, fer et acier (+ 5,28 %), pharmacie (+ 2,05 %), optique (+ 6,86 %), combustibles et minéraux (+ 33,2 %) ou encore boissons et vinaigres (+ 7,49 %).
Des investissements publics de 10 milliards d’euros
Le 14 novembre, l’Office fédéral des statistiques indiquait que le commerce extérieur, notamment les exportations, et les dépenses des ménages allemands avaient permis un léger redémarrage de l’économie au troisième trimestre (+ 0,1 %), permettant ainsi d’éviter à l’Allemagne une « récession technique », après deux trimestres successifs de recul de la croissance.
Pour l’ensemble de l’année, le gouvernement table sur une hausse de 1,2 % du PIB, les principaux instituts de conjoncture et le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant, pour leur part, +1,3 %.
L’effacement de la croissance en Allemagne a incité le gouvernement à réviser sa légendaire prudence budgétaire, en annonçant des investissements publics supplémentaires d’ici 2018. Le ministre des Finances, Wolfgang Schlaübe, a ainsi évoqué « un ordre de grandeur de 10 milliards d’euros », répartis entre « le renforcement des finances communales » et « les infrastructures de transport ». Le ferroviaire, la construction, l’éducation ou encore la santé devraient bénéficier des investissements publics.
Tout en répondant aux multiples demandes de ses partenaires européens, comme la France, ou des instances internationales, comme le FMI, l’Allemagne entend maintenir l’équilibre budgétaire. « Faire des dettes en Allemagne ne créerait pas de la croissance en Italie, en France, en Espagne ou en Grèce », affirmait ainsi récemment le vice-chancelier et ministre de l’économie Sigmar Gabriel.
Berlin entend enfoncer le clou en matière de recherche, comme le montre l’inauguration, le 24 dernier, par ce membre du gouvernement d’Angela Merkel, d’une nouvelle antenne à New-York, après celle de San Francisco et la Silicon Valley, du German Accelerator, une structure d’accueil et d’accompagnement offrant du conseil, du soutien et des solutions d’hébergement aux startups sur le marché américain. La nouvelle structure sera spécialisée dans les technologies vertes et les TIC. Une façon pour l’Allemagne d’affirmer que la conquête de l’Amérique ne peut pas réussir sans un soutien appuyé à l’innovation.
François Pargny
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