Les armateurs travaillant avec l’Algérie connaissent une situation difficile : quelque 350 millions d’euros sont actuellement bloqués en raison de graves problèmes de dédouanement. Interrogé par le MOCI lors du
dernier point presse d’Armateurs de France, Raymond Vidil, président de la
société Marfret et nouveau président d’Armateurs de France, s’explique :
« Rappelons qu’il y a eu l’impact des révolutions arabes, qui
curieusement n’ont pas touché l’Algérie. Je dirais, par chance. Le problème de
ce pays est d’avoir des ports à la hauteur de l’économie mondiale. La France et l’Algérie restent
les premiers partenaires commerciaux qu’ils sont l’un pour l’autre. Notre
problème concerne principalement les douanes algériennes qui ne reconnaissent
pas le statut de ‘slotters’ (NDLR : le slot est un compartiment d’un
navire porte-conteneur pouvant faire l’objet d’une location forfaitaire). Si
bien qu’en Algérie, l’armateur ne peut être éligible à un paiement ».
Une situation qui a des conséquences très lourdes financièrement, puisque les
sommes bloquées en Algérie se chiffreraient à 500 millions de dollars (350
millions d’euros). Pour sa part, Raymond Vidil estime que « cela pose
un problème pour tout le fret dit ‘à destination’ (NDLR : transport
payable par le destinataire) et particulièrement sur les médicaments. Ainsi, la
marchandise que j’ai livrée en Algérie n’a toujours pas reçu paiement. J’ai 2
millions d’euros d’impayés et chez mes concurrents, cela doit se chiffrer à plusieurs
dizaines de millions ».
S’y ajoute des problèmes de « surestaries », c’est-à-dire des
indemnités que l’affréteur doit payer à l’armateur, en cas de dépassement du
temps de manutention. Quant à la question douanière, elle est en train de se
résoudre, grâce au changement des contrats de transport. « Nous misons
sur la modification des contrats conclus avec les chargeurs qui ne sont plus
‘fret à destination’, mais ‘coût et fret’ (NDLR : les incoterms CFR
ou CPT et CIP pour transport maritime
conteneurisé) », indique le PDG de Marfret.
En effet, dans le cas d’un contrat ‘coût et fret’, la marchandise est réputée
livrée lorsqu’elle est mise à disposition de l’acheteur à bord du navire dans
le pays de départ selon les règles de la chambre de commerce internationale et
le dédouanement à l’importation est à la charge de l’acheteur. Voilà qui permet
de contourner le problème, mais pas de débloquer les sommes déjà retenues en
douane. Cependant, Raymond Vidil reste confiant : « l’Algérie devient une
économie ouverte sur le monde. Elle doit traduire cela dans ses textes».
G.N.
MOCI Pratique :
■ Ci-joint, en PDF, le code des douanes algériennes, la liste des contacts
douane et le formulaire 2012 de l’espèce tarifaire
■ Pour en savoir plus, vous
trouverez ci-joint, les sites à suivre :
■ Contacts douane
algérienne :
Direction19, rue du docteur
Saâdane, Alger
Tel : 00 213 21 72 59 59 / 00 213 21 72 59 75