Coface, Agence française de développement (AFD), Ubifrance: les institutionnels français mettent résolument le cap sur l’Afrique. L’assureur-crédit français a annoncé ainsi dans un communiqué du 9 octobre son expansion au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Sénégal pour la partie garanties publiques de son activité, tandis que l’AFD a déclaré le même jour dans un communiqué de presse sa volonté de faire de l’Afrique et de la Méditerranée des « priorités géographiques ». Enfin Ubifrance organise à Abidjan du 14 au 17 octobre un forum d’affaires franco-ivoirien, un événement d’envergure qui réunira 120 entreprises françaises et plus de 350 acteurs économiques ivoiriens.
Le développement de la Coface dans trois pays d’Afrique de l’ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana où elle s’implante en direct) s’est fait en partenariat avec des assureurs (Axa pour la Côte d’Ivoire et le Sénégal et Activa International Assurances Ghana pour le Ghana). Cela permet à Coface de proposer pour la première fois ses services aux entreprises des pays concernés. Les entreprises africaines pourront bénéficier « d’une analyse minutieuse et complète des
risques pays, sectoriels et de crédit et d’une protection contre le risque
de défaillance financière de leurs clients », signale Coface.
De son côté, l’AFD a annoncé le 9 octobre lors de la présentation de son « Plan d’orientations stratégiques » pour les quatre années à venir qu’elle « poursuivrait son action en Afrique subsaharienne, où elle concentre l’essentiel de l’effort financier de l’Etat (plus de 60%) ». Les secteurs qui seront les plus soutenus seront l’agriculture, la sécurité alimentaire, les infrastructures, les énergies renouvelables, les transports et le développement urbain durable. Pour la zone Méditerranée (20% des financements de l’Etat), l’AFD appuiera la création d’emplois sous forme de prêts et de mobilisation d’expertise.
Quant au forum d’affaires franco-ivoirien, « cette manifestation marque le grand retour des courants d’affaires entre la Côte d’Ivoire et la France sur un marché dynamique avec d’importants projets d’investissements », signale Ubifrance. 17 milliards d’euros d’investissements sont prévus dans le Plan national de développement ivoirien 2012-2015, dont 7 milliards apportés par le secteur public et le restant par le secteur privé ivoirien. Les besoins en infrastructures de la Côte d’Ivoire se concentrent autour de quatre axes principaux, estime l’agence: l’éducation (construction et réhabilitation de 30 000 classes…), la santé (réhabilitation de 54 hôpitaux généraux…), les transports (construction de voies ferrées, extension des ports d’Abidjan et de San Pedro…) et l’énergie, l’eau et l’industrie (construction de la centrale thermique d’Abatta et du barrage de Soubré, mise en place des infrastructures de transformation de 50% des matières premières agricoles…).
C’est d’ailleurs dans les secteurs de l’industrie (35% des participants) et de l’énergie-environnement (19% des participants) que l’on retrouve le plus d’entreprises françaises présentes au forum d’affaires franco-ivoirien. Du côté des participants ivoiriens, les secteurs les plus représentés sont le BTP (19%), les services (18%), les TIC (13%) et l’énergie-environnement (13%).
Isabelle Verdier
Pour en savoir plus :
Lire en ligne le Guide Business Côte d’Ivoire 2012
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