Le 14 janvier, Nicole Bricq et Guillaume Garot,
ministres en charge respectivement du Commerce extérieur et de
l’Agroalimentaire, ont présidé hier, 14 janvier, la réunion de lancement du
Comité Asie, dédié à l’agroalimentaire. Une démarche qui s’inscrit dans le
cadre du plan d’action export de Nicole Bricq, dont le socle est une approche
pays/filière. Ce dernier s’appuie sur une liste de 47 pays cibles et une
approche par filières industrielles (agroalimentaire, ferroviaire…) développée
par la ministre avec son homologue du Redressement productif, Arnaud
Montebourg.
Cette réunion était organisée à
Montreuil-sous-Bois dans les locaux de FranceAgrimer, cet établissement public
devant assurer le secrétariat général de la nouvelle structure. Le pays cible principal
sera la Chine. En
effet, l’ex-Empire du Milieu devrait accroître ses importations
agroalimentaires de 10 % par an. Selon Nicole Bricq, ce pays va aussi
« absorber 30 % de la progression mondiale dans les dix ans à venir et le
chiffre d’affaires global du secteur devrait se monter à 100 milliards d’euros,
dont 30 % en Chine ».
Outre la Chine, cinq autres pays seront « des cibles
prioritaires : Hong Kong, Corée du Sud, Japon, Taïwan, Singapour »,
indiquait, à l’issue de la réunion, le président du Comité Asie, Michel Nalet,
également directeur de la
Communication et des relations extérieures du groupe Lactalis
et à la tête de la commission du Développement des exportations de
l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).
Le Comité Asie, qui compte 25 sociétés membres (voir communiqué en pièce jointe), tiendra sa première réunion de
travail début février. Organe de consultation ou véritable think tank, il devra
émettre des propositions – les premières « bien avant la fin du premier
semestre », promet Michel Nalet – dans différents domaines :
élimination des freins à l’exportation, notamment les barrières non tarifaires
(en matière sanitaire…), bon usage des accords de libre échange (ALE), mise en
commun et rationalisation des moyens, financements à l’export, partage
d’expériences, actions collectives. « La structure ne disposera pas de
budget propre, mais de fonds qui lui seront dévolus en fonction des opérations
concrètes qu’elle sera amenée à développer », a également précisé Michel
Nalet.
Faire preuve d’esprit offensif
« Deux ministres se sont serrés les coudes
pour avancer ensemble. Le Comité Asie représente un effort sans précédent sous
cette forme, réussissant à rassembler grandes, petites, moyennes et entreprises
à taille intermédiaire pour constituer une boîte à outils pour toutes les
sociétés », a salué Guillaume Garot.
Les sujets ne manquent pas. Pendant la
réunion de lancement, qui se tenait à huis clos, un des thèmes majeurs a été
l’accès au marché. D’après nos informations, Nicolas Ozanam, délégué
général de la Fédération
des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) et de l’Union des
maisons et marques de Vin (UMVIN), a souligné l’importance pour les producteurs
de trouver des relais efficaces à l’étranger (Services économiques, Missions
économiques Ubifrance, etc.). Pour sa part, un représentant du groupe
Valrhona-Revillon a insisté sur l’utilité du système du portage des petites
entreprises par les grandes. Une solution que les ministres appellent de leurs
vœux, mais que les grandes comme les petites entreprises peinent encore à
mettre en pratique.
La
France
doit défendre ses intérêts – sa propriété intellectuelle, ses identifications
géographiques – mais elle doit aussi « trouver sa place dans la
mondialisation en faisant preuve d’esprit offensif », a souligné Nicole
Bricq. La Chine,
par exemple, « a des besoins exponentiels en matière de produits laitiers,
mais il nous aller au-delà de nos point forts que sont les vins et les produits
laitiers ». Lors du Comité Asie,
Nicole Bricq a été informée d’un certain nombre d’obstacles existants à la
vente de fruits, notamment les pommes, et de coquillages (conchyliculture) en
Corée du Sud, un pays qui a, pourtant, conclu un accord de libre échange (ALE)
avec l’Union européenne. La ministre a promis de saisir à ce sujet la Commission européenne.
Par ailleurs, elle a rappelé que la levée des BNT, qui frappent notamment
l’agroalimentaire, faisait partie des priorités de l’exécutif européen qui a
reçu un mandat de négociation d’un ALE avec le Japon.
A cet égard, Guillaume Garot s’est félicité de
la venue toute récente dans l’Hexagone des services vétérinaires japonais.
« Ils ont fait un audit, ce qui constitue une première étape à la levée de
l’embargo sur notre viande bovine », assure-t-il. Le ministre s’est montré
aussi optimiste quant à la réouverture du marché des volailles à Taïwan. Selon
lui, Taipei, qui avait fermé ses frontières au moment de la crise de la grippe
aviaire, a reconnu « le statut
indemne de la France »
et un audit serait réalisé par ce pays « prochainement ». Il devrait
logiquement aboutir à la fin de l’interdiction d’exporter des volailles à
Taïwan.
François
Pargny
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2 Le fichier joint « communiqué de presse
de Nicole Bricq et Guillaume Garot »