C’est fait ! Les trois premiers producteurs français de charcuterie dont les autorités chinoises avaient annoncé, fin mars 2014, lors de la visite du président chinois Xi Jiping en France , qu’ils seraient autorisés à exporter leurs produits en Chine ont enfin pu commencer à livrer. Il s’agit de Brocéliande (groupe Cooperl, spécialisé dans le jambon cuit), de Haraguy et ses jambons de Bayonne (groupe Delpeyrat) et du spécialiste des produits de salaison du Rouergue Saccor*.
Il aura donc fallu plus d’un an et quelques coups de pouce diplomatiques pour que Pékin ouvre ses frontières aux produits charcutiers tricolores puisque les négociations avaient été ouvertes fin 2013 par Guillaume Garot, alors ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, lors d’un déplacement en Chine. Mais cela faisait plus longtemps que la France frappait à la porte de ce marché chinois.
Les autorités françaises avaient notamment poussé le dossier à l’occasion de la visite en France du président chinois dans le cadre du cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques en les deux pays. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et Guillaume Garot avaient évoqué la question avec Zhi Shuping, le ministre chinois de la Quarantaine, qui supervise aussi la puissante General Administration of Quality Supervision, Inspection and Quarantine (AQSIQ).
Puis un accord de coopération avait été signé, lors de la visite en Chine de Manuel Valls, le Premier ministre français, entre l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (ANSES) française et le Centre chinois pour l’évaluation des risques en matière de sécurité alimentaire (CFSA). Une reconnaissance, selon un communiqué du Quai d’Orsay qui a salué cette nouvelle, de « l’excellence des normes et des procédures sanitaires françaises » par la partie chinoise.
Cet accord de coopération est entré en vigueur le 1er mars 2015, ouvrant la voie aux premières livraisons tricolores de charcuterie. « La coopération bilatérale dans le secteur agro-alimentaire fait partie des domaines d’avenir du partenariat franco-chinois que porte notamment, côté français, Martine Aubry, en sa qualité de représentante spéciale du ministre des affaires étrangères et du développement international pour la Chine » rappelle le ministère des Affaires étrangères et du développement international. Sept autres producteurs français sont sur les rangs pour recevoir leur agrément sanitaires pour la Chine.
Reste à savoir si les consommateurs chinois, peu habitués au jambon cru et au saucisson sec et plutôt friands de viande de porc fraîche, apprécieront…
C.G
*Relire notamment : Chine : Pékin s’ouvre à la charcuterie et la viande de porc et de poulet françaises