La compétitivité et la réduction des coûts sont perçues comme les défis majeurs de ces cinq prochaines années par les entreprises réunies aux Rencontres économiques agroalimentaires, organisées le 20 octobre dernier par l´Association nationale des industries alimentaires (Ania), dans le cadre du Sial (Salon international de l´alimentation).
Quelque 400 opérateurs de la sphère publique et privée ont participé à ces Rencontres, dont c´était la première édition. À cette occasion, l´Ania, qui réunit 22 fédérations nationales sectorielles et 18 associations régionales, a dévoilé une étude réalisée en partenariat avec le cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman auprès de 80 dirigeants d´entreprises. Pour 87 % d´entre eux, le défi majeur des cinq prochaines années est la compétitivité et la réduction des coûts. Un thème largement repris au cours de ces Rencontres par le ministre de l´Alimentation, de l´Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire. Selon le ministre, « il n´y a pas de fatalité à ce que la France perde une ou deux places dans le monde tous les trois-quatre ans ».
De fait, la France est tombée au quatrième rang mondial en 2009, avec un chiffre d´affaires de 139 milliards d´euros, dont 31,9 milliards à l´export, derrière l´Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis.?Dans ce contexte, le délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l´agro-industrie, Philippe Rouault, vient de remettre au gouvernement un rapport sur la compétitivité de la France par rapport aux autres États membres de l´Union européenne.
Pour réduire le coût de production, Bruno Le Maire a promis qu´une proposition sur le coût du travail permanent serait examinée en fin d´année. « Il n´est pas possible que vous partiez avec des coûts de production supérieurs de 20 % à ceux de l´Allemagne », a-t-il lancé. Dans la foulée, le ministre a appelé à une harmonisation européenne. Selon lui, « le transport représente 10 % du coût final d´un produit ». Or, observe-t-il, « l´Allemagne bénéficie d´un coût réduit par rapport à la France, car les camions de 44 tonnes ont le droit de circuler en Allemagne, alors qu´en France, ils ne peuvent pas dépasser 40 tonnes ».
Bruno Le Maire a aussi insisté sur la nécessité « pour les entreprises qui n´ont pas la taille » de se regrouper. « La taille insuffisante de nos PME, a-t-il convenu, est une faiblesse majeure par rapport à l´Allemagne. »
François Pargny
Bruno Le Maire promet de soutenir l´export
« Il est évident que nous tirerons notre croissance du développement international », a affirmé Jean-René Buisson, en ouvrant, le 20 octobre, les premières Rencontres économiques de l´Ania (Association nationale des industries alimentaires) qu´il préside. Prenant la parole à sa suite, le ministre de l´Alimentation, de l´Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a promis de soutenir l´export, notamment « par des simplifications administratives ».
Le délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l´agro-industrie, Philippe Rouault, devra ainsi compléter le rapport sur la compétitivité qu´il vient de remettre au gouvernement avec une étude sur les procédures et règles administratives en vigueur dans l´Union européenne. « Cette étude, qui sera remise pour la fin de l´année, devra proposer des mesures de simplification administrative », précise le ministère.
Lors des Rencontres, une étude réalisée auprès de 80 dirigeants d´entreprise montre que l´export et l´implantation à l´étranger ne sont pas perçus comme une priorité. « Ils ne sont que 47 % à souhaiter se développer hors de France dans les prochaines années.?L´international n´est pas considéré comme un défi majeur pour l´avenir par rapport à l´amélioration de la compétitivité, l´évolution des réglementations (OGM, additifs…), la volatilité des prix des matières premières agricoles et le développement durable », nuance Hubert Rolland, associé au cabinet de conseil Oliver Wyman.
D´après le cabinet, « le développement dans les pays émergents apparaît comme une intention stratégique ». La Chine arrive ainsi en tête pour une implantation. Suivent le Brésil, les États-Unis et l´Inde.
Bruno Le Maire a promis d´intervenir notamment « pour la levée de certaines réglementations dans les pays les plus dynamiques ». Le ministre va ainsi « se rendre en Russie » où la viande bovine française fait l´objet d´un embargo.
F. P.