« A l’Agence française de développement (AFD) comme au Trésor, il y toujours les pour et les contre
l’aide déliée et donc, selon les pays, les entreprises peuvent ou non être avantagées », expliquait, il y a peu, le dirigeant d’un établissement financier en France, qui constatait qu’en période de crise, « les partisans d’une aide plus liée étaient de plus en plus nombreux ».
Un sujet très discutés dans les coulisses du Séminaire économique organisé par Bercy et Medef International en avant-première du Sommet Afrique-France, le 4 décembre, qui rassemblée quelques 600 participants des milieux d’affaires français et africains*. La République démocratique du Congo (RDC) semble, à cet égard, être l’exemple parfait d’une politique de coopération manquant encore de clarté côté français.
« Pendant longtemps, le directeur de l’AFD à Kinshasa ne voulait pas entendre parler de privilégier l’offre française. Son successeur, Jean-Christophe Maurin, a, fort heureusement un raisonnement différent », se félicite un opérateur basé en Afrique centrale. De quoi donner de l’espoir aux entreprises françaises intéressées par le premier contrat de désendettement et de développement (CDD) que la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, missi dominici de François Hollande auprès du président Kabila, a signé au nom de la France, le 10 juillet dernier, en faveur de la RDC. Medef International chercherait ainsi à identifier les entreprises pouvant formuler des projets dans les secteurs du CDD : gouvernance financière, eau et assainissement, éducation et formation professionnelle.
« Dans l’eau par exemple, nous avons de bons spécialistes, y compris dans la région. Et dans la formation, il est de notoriété publique que RATP Développement, qui a été payé rubis sur l’ongle pour assurer le transport par bus de Kinshasa, a un besoin très fort de personnel qualifié, donc formé », détaille encore l’interlocuteur de la LC. Une demande à l’AFD concernerait aussi la formation des chauffeurs de camions transportant des matières dangereuses. Doté d’un montant de 106 millions d’euros, ce premier CDD couvrant la période allant jusqu’en 2016, on parle déjà d’un deuxième contrat à son terme.
François Pargny
*Lire aussi dans la LC aujourd’hui : Afrique-France : la RSE, nouvelle arme de la reconquête des marchés africains ?