Cap à l’Est ! Pour sa première incursion comme chef de l’État en Afrique orientale, Emmanuel Macron a retenu l’Éthiopie et le Kenya, après un crochet remarqué à Djibouti, qui sont deux économies émergentes dans une zone où la France entend se renforcer. Le président français sera à la tête d’une délégation comportant plusieurs ministres et secrétaires d’État, dont Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des finances, qui suit les dossier de l’industrie et du commerce extérieur à Bercy.
Si pendant ce voyage, prévu 12 au 15 mars, de grandes entreprises seront à l’honneur, comme Orange, Canal + et Meridiam en Éthiopie, Engie et EDF au Kenya, les PME et ETI ne sont pas oubliées. Business France a ainsi sélectionné dans des secteurs porteurs pour l’Hexagone (ville durable, transport, industrie, énergie, infrastructures, environnement, agriculture) 17 entreprises : Antea, Blue Whale, BRL Ingénierie, Captels, CIM Groupe, Ducrocq Ingénierie Process, Enensys, Enersys, Faure-Herman, Fayat Energies, IGN FI, MDP, Paul Boyé Technologies, Poma, Ragni, Tecofi, Wexity.
La ville durable à l’honneur à Nairobi
Jusqu’à présent, la France s’est surtout fait remarquer en Éthiopie dans ses domaines d’excellence (aéronautique, pharmacie, agroalimentaire, dont vins et spiritueux) et dans les biens d’équipement. Alors que l’ancienne Abyssinie était le 24e marché d’exportation au sud du Sahara de la France en 2014, elle était l’an dernier au 5e rang. Quant au Kenya, le nombre de sociétés tricolores implantées a triplé depuis 2012 pour passer à 35, et le chiffre des entreprises exportatrices a progressé de 30 % depuis 2015 pour atteindre 1 045 en 2017.
En 2018, d’après les Douanes françaises, la France a exporté pour 168 millions d’euros de marchandises au Kenya et 616 millions, dont près de 85 % dans l’aéronautique, en Éthiopie.
Une délégation de haut niveau est menée par Medef International, qui prévoit des entretiens avec Kenyan Investment Authority (KenInvest), les institutions financières internationales (AFD/Proparco, Banque mondiale/SFI, Banque africaine de développement), le maire d’Addis-Abeba ou encore toute une série de ministres kényans et éthiopiens (commerce, économie, etc.). A Nairobi, Agnès Pannier-Runacher animera un atelier sur la ville durable à Nairobi.
Les priorités de l’Éthiopie et du Kenya
Nation à forte croissance économique (+ 7,5 % en 2018), l’Éthiopie d’Abiy Ahmed, Premier ministre qui séduit la communauté internationale, entend engager plus avant son ouverture et relancer l’investissement. Une politique d’industrialisation est menée avec un troisième plan quinquennal ou Growth Transformation Plan à l’horizon 2020.
Au Kenya, le régime du président Uhuru Kenyatta a ciblé quatre domaines, connus sous l’appellation Big Fours : industrie manufacturière, logement, sécurité alimentaire et sanitaire. Quatrième économie d’Afrique subsaharienne, avec un produit intérieur brut estimé à 89,6 milliards de dollars, le Kenya enregistrait une croissance économique de 5,7 % l’an dernier. Un taux enviable dans un pays relativement diversifié et qui est une véritable plateforme régionale. A ne pas négliger.
François Pargny