C’est une première mondiale dans le secteur de l’énergie solaire utilisant la technologie des centrales photovoltaïques à concentration (CPV), tant au plan financier qu’industriel, et cela devrait servir de modèle mondial pour le financement de tels projets d’infrastructures énergétiques : faire financer par le marché un grand projet de centrale solaire d’échelle industrielle.
Soitec, industriel français leader mondial de la génération et la production de matériaux
semi-conducteurs d’extrême performance pour les marchés de l’électronique et de
l’énergie, a ainsi annoncé le 30 avril le succès d’un emprunt obligataire d’un
milliard de rands (plus de 100 millions de dollars US) lancé par CPV Power Plant No.1
Bond SPV (RF) Ltd, filiale de Soitec Solar GmbH. Cet emprunt obligataire
financera la construction de la CPV à
échelle industrielle de 44 MW de Touwsrivier, en Afrique du Sud.
Il s’agit de la
toute première émission jamais réalisée pour financer un projet de centrale
solaire de grande échelle utilisant la technologie CPV, note Soitec dans un communiqué. Réalisée pour la toute première fois sur
le marché sud-africain, elle est également la troisième au niveau mondial pour le financement de projets
solaires. Le groupe français a été conseillé par un consortium composé de Deloitte & Touche, The Standard Bank of South Africa, Trident
Capital et Webber Wentzel Attorneys et le projet Touwsrivier est bien noté par l’’agence de notation Moody’s « investment grade Baa2.za ».
Pour l’industriel français, ce succès est porteur de perspectives à plusieurs niveaux. Il démontre d’une part la confiance qu’inspire sa maîtrise technologique dans un domaine nouveau -les CPV à l’échelle industrielle- et sa capacité à planifier, financer et
réaliser de tels projets dans des pays émergents où les besoins explosent sans que les pouvoirs publics n’aient les moyens financiers d’y répondre. « Elle ouvre des perspectives entièrement nouvelles dans le
domaine du financement de projets pour l’industrie solaire en Afrique du
Sud », confirme Ompi Aphane, directeur général adjoint chargé de la politique et de la
planification énergétiques du ministère de l’Energie sud-africain.
Un marché « dont la croissance est la plus rapide aujourd’hui »
Et pour le groupe français, c’est un pari d’avenir -celui des centrales solaires de taille industrielle- qu’il est en train de remporter. « Nous sommes dorénavant bien positionnés pour déployer rapidement notre
projet de 44 MW , explique ainsi Gaëtan Borgers, vice-président exécutif de la division Énergie solaire
de Soitec. Notre capacité à intervenir sur l’ensemble de la
chaîne de valeur est une caractéristique importante de notre modèle
économique ».
Le groupe français a de grandes ambitions mondiales sur ce marché : « le marché des centrales solaires de taille industrielle représente
le segment dont la croissance est la plus rapide aujourd’hui, indique André-Jacques
Auberton-Hervé, P-dg et fondateur de Soitec. En nous appuyant
sur notre capacité industrielle de premier plan à l’échelle mondiale, nous
poursuivrons la réalisation de notre portefeuille de projets pour plus de 440
MWp* et nous saisirons de nouvelles opportunités en Afrique du sud et dans les
autres pays à fort taux d’ensoleillement »
Un autre industriel français, Group Fives, que dirige Frédéric Sanchez, devrait aussi pouvoir surfer sur cette réussite : il est en effet impliqué dans la construction de la centrale sud-africaine elle-même, avec une livraison attendue en 2014.
C.G
* Equivalant à plus de 300 MW
AC