Beaucoup de nations, notamment les grands pays producteurs de pétrole et exportateurs d’hydrocarbures, subissent de plein fouet la baisse des prix du baril et s’en trouvent fragilisés lorsqu’ils en sont trop dépendants. De fait, l’assureur-crédit Coface a annoncé, le 19 juin, le déclassement de trois d’entre eux : l’Algérie, le Gabon et le Canada, d’après une annonce faite par Coface le 19 juin.
L’Algérie qui fait face à la baisse des cours du pétrole et du gaz voit son évaluation A4 être assortie d’une surveillance négative. Dans son dernier Panorama publié en juin, intitulé « Évolution du risque pays dans le monde », Coface indique que : « Au vu de la forte dépendance du pays vis-à-vis du secteur des hydrocarbures, l’activité devrait ralentir en 2015. La baisse des cours depuis le mois de juin 2014 a un impact négatif sur l’activité, et un fort rebond de l’activité est peu probable si les prix du pétrole et du gaz ne repartent pas nettement à la hausse ».
Le Gabon, évalué B, est également placé sous surveillance négative. La sentence de Coface est tombée « fortement dépendant du pétrole, ce pays devrait voir son activité économique ralentir à 4 % en 2015 (contre 5,4 % en moyenne ces dernières années) ».
L’évaluation pays A1 du Canada est mise sous perspective négative. Dans son panorama, l’assureur-crédit rapporte que « la faiblesse des prix du pétrole pénalise la croissance canadienne : pour la première fois depuis 2011, l’économie canadienne s’est contractée (- 0,1 % au Q1 2015) ».
Plusieurs autres pays africains non producteurs de pétrole ont, par ailleurs, été déclassés, pour des raisons différentes.
C’est le cas de la Tanzanie, qui « subit la baisse rapide de son taux de change face au dollar : la dépréciation du shilling inquiète et les entreprises risquent d’en être très affectées ». Le déficit public du pays se creuse et sa croissance ralentit. Dans ce contexte, Coface a assorti son évaluation B d’une surveillance négative.
Enfin, l’économie malgache pâtit de l’instabilité politique qui semble s’installer sur l’île : l’ évaluation C de Madagascar est mise sous surveillance négative. L’instabilité politique récurrente pèse sur les investissements et retarde les réformes nécessaires, notamment en vue de la réduction des déficits. Dans ce contexte, il existe un risque de nouvelle suspension de l’aide internationale (déjà interrompue après le coup d’État de 2009 et qui avait repris après l’élection présidentielle fin 2013).
La dette privée chinoise inquiète
Placée sous surveillance négative en janvier 2015, la Chine a été déclassée en A4 par Coface. « Le niveau de la dette privée est préoccupant », estime Coface. La dette privée du pays a, en effet, progressé, « principalement à cause des entreprises » de 207 % du PIB en 2014 (contre 130 % en 2008 selon le FMI). « Il s’agit d’un niveau significativement supérieur à ceux observés dans les pays émergents (notamment dans les autres BRICS) », prévient l’assureur-crédit.
Dans son Panorama, l’assureur-crédit rappelle que « tandis que la plupart des entreprises privées ont entamé un processus de désendettement, les ratios d’endettement des entreprises publiques et des sociétés liées à l’immobilier et à la construction ont continué à progresser ». L’introduction d’un risque réel de faillite est inévitable et réduira l’aléa moral créé par les interventions gouvernementales. « De ce fait, estime encore Coface, la solvabilité des entreprises des secteurs fragiles peut-être atteinte : les branches du ciment, de la chimie ou encore de l’acier, liées à l’investissement en infrastructures, sont affaiblies par leurs surcapacités ».
V.A
Pour en savoir plus :
Consultez le Panorama Coface en fichier PDF ci-joint.