Que veut faire le ministère des Affaires étrangères (AFD) du siège dévolu au secteur privé dans le Conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD) ?
Cet été, le MAE a renouvelé les sièges accordés à trois des quatre membres désignés « en raison de leur connaissance
des problèmes économiques et financiers », dont Omar Kabbaj, ancien président de la Banque africaine de développement (Bafd), Sylviane Jeanneney-Guillaumont, professeur émérite à l’université d’Auvergne et chercheur au Centre d’études et de recherches sur le développement International (Cerdi), et enfin celui de l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Mais pas le quatrième, qui est ou était, depuis 1999-2000, attribué au secteur privé.
« Lors du Sommet de l’Élysée, en décembre dernier, raconte un familier de l’Afrique, la rumeur était que le Quai d’Orsay voulait supprimer le siège du secteur privé. En fait, il semble que ce ministère réfléchit à l’attribuer à une autre personne qualifiée ». De quoi inquiéter les représentants du secteur privé, en particulier le Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian) et Medef International, qui occupaient jusqu’alors alternativement les postes de titulaire et suppléant pour le secteur privé.
Historiquement, c’est le Cian qui avait obtenu cette représentation au sein du Conseil d’administration de l’AFD. Puis un accord d’alternance avait ensuite été conclu avec Medef International. Aujourd’hui, au Cian, on s’inquiète du silence du MAE. Une option moins souvent mentionnée serait que le ministère supprime le siège aujourd’hui occupé par le secteur privé, sans le réattribuer.
Ce suspens intervient à l’heure où la diplomatie économique mise en place par Laurent Fabius continue à susciter des frictions entre Bercy et le Quai d’Orsay. Le silence du MAE est mal vécu. Même si le Cian vient de marquer un bon point en obtenant que Laurent Fabius vienne exposer sa vision africaine au petit déjeuner qu’il a organisé hier, 8 janvier. La prestation du ministre aurait fait un « carton » auprès des 120 hommes d’affaires conquis.
François Pargny