À l’occasion des deuxièmes Assises de l’industrie, qui se sont tenues en mai dernier à Casablanca, le canadien Bombardier annonçait son arrivée au Maroc. « Safran, Airbus, EADS, Matis et à présent Bombardier… les plus grands noms de l’aéronautique sont désormais tous installés au Maroc. Cela représente autant d’opportunités de développement pour leurs sous-traitants », s’enthousiasme Frédéric Le Hénaff, commissaire général d’Aéroexpo Marrakech.
Ce salon dédié à l’industrie aéronautique et spatiale, dont la troisième édition se déroulera à Marrakech du 4 au 7 avril 2012, se prépare à recevoir près de 400 exposants et, surtout, d’importantes délégations de pays africains. Car, si le Maroc a réussi à s’imposer comme un partenaire incontournable en matière de sous-traitance industrielle, pas question d’en rester là. «Toutes les études vont dans le même sens : le continent africain se réveille. Et le royaume chérifien est la porte d’entrée de ces nouveaux marchés», poursuit Frédéric Le Hénaff.
Parmi les spécialités dans lesquelles les PME françaises auront le plus intérêt à se développer : le câblage, la mécanique, la chaudronnerie, les composites et l’assemblage mécanique. « Ces cinq métiers, qui représentent 80 % du chiffre d’affaires du secteur, sont ceux où l’avantage comparatif du Maroc est sans ambiguïté », rappelle Mohcine Jazouli, P-dg du cabinet Valyans, numéro un du conseil au Maroc, qui a participé à l’élaboration du plan de développement de l’industrie Emergence. Depuis 2006, le chiffre d’affaires de l’aéronautique s’est envolé de 25 % en moyenne annuelle. En 2009, il s’élevait à 67 millions d’euros. Et durant ces cinq dernières années, le nombre d’entreprises aéronautiques implantées au Maroc est passé de 15 à 105.
Les pouvoirs publics ont mis en place une batterie d’aides pour faire décoller le secteur : en plus des aides relevant du droit commun, les entreprises aéronautiques sont éligibles au Fonds Hassan II sous la forme de subventions couvrant jusqu’à 50 % du foncier, 30 % de la construction et 10 % des équipements.
Côté formation, l’État prend en charge jusqu’à 6 000 euros par salarié embauché. En outre, une filière de formation a été lancée en mars dernier sous la forme d’une école, l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), dont la gestion a été confiée à la profession à travers le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas).
Objectif : former le personnel, à savoir 15 000 personnes d’ici à 2015 qui viendront renforcer les 10 000 salariés travaillant déjà dans le secteur.
I. A.