Actuellement en voyage inaugural entre l’Asie et l’Europe après être entré en flotte le 22 septembre, le porte-conteneurs Jacque Saadé (du nom du fondateur du groupe CMA CGM) a fait escale le 9 novembre à Hambourg. C’est une première dans l’histoire de la marine : ce porte-conteneurs de 23 000 EVP est actuellement le seul navire de cette taille (400 mètres de long, 61 mètres de large et 78 mètres de haut) à être propulsé au GNL (gaz naturel liquéfié).
Une manière pour l’armateur français de montrer son engagement en matière de lutte contre le changement climatique. Le GNL est en effet un carburant qui permet de réduire les émissions de CO² de 20 % par rapport à une motorisation au fuel. Grâce au GNL et à d’autres innovations permettant d’économiser les énergies, la compagnie maritime envisage d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
En attendant, hormis le Jacques Saadé, les cargos et porte-conteneurs qui sillonnent le globe utilisent dans leur immense majorité du pétrole dit bunker, un résidu visqueux du pétrole, aussi lourd que difficile à brûler et contenant beaucoup de soufre. Il a été progressivement cantonné au transport maritime en raison des pluies acides qu’il provoquait.
Depuis le 1er janvier 2015, dans la mer Baltique, la mer du Nord et la Manche, la teneur maximum de soufre a été abaissée à 0,1 % du carburant (il se situe plutôt autour de 3 % sinon). L’Amérique du Nord et quelques régions de Chine ont depuis fait de même. Des décisions qui ont donné un coup d’accélérateur aux innovations pour « verdir » les activités de ce secteur.
Sophie Creusillet