C’est
dans un pays prometteur et dont le marché est convoité que Pierre Lellouche, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, a effectué une visite officielle les 21 et 22 mai accompagné d’une délégation d’entreprises françaises. Il a rencontré
différentes autorités de l’émirat, dont l’Emir, et a visité Lusaïl. Lors de ce
déplacement, il a été convenu de créer un haut comité afin de favoriser les
consultations bilatérales dans les secteurs du commerce et de l’économie. Celui-ci
devrait se réunir une fois tous les deux mois.
Après
avoir signé par le passé de nombreux contrats dans l’exploitation du gaz et
la pétrochimie, les autorités françaises espèrent qu’il en sera de même dans la
production d’énergie nucléaire, même si les Qataris semblent beaucoup moins
demandeurs que les Emiratis, l’agroalimentaire, la gestion de l’eau, les moyens
de transport, et les infrastructures. Le Secrétaire d’Etat était accompagné d’Yves
Thibault de Silguy, vice-président de Medef International et président du
Conseil de chefs d’entreprise France-Qatar. Celui-ci a conduit une délégation
de 30 entreprises françaises, dont dix sont des PME.
Le
petit mais très riche émirat devrait connaître une croissante du PIB de 20% cette
année. Il est devenu l’année dernière le premier exportateur mondial de gaz
naturel liquéfié. Qui plus est, le gouvernement compte investir 130 milliards
de dollars d’ici 2015. Une somme qui sera dévolue notamment aux
infrastructures, comme le nouvel aéroport de Doha et éventuellement un pont
entre le Qatar et Bahreïn, ainsi que la ville nouvelle de Lusaïl (35 km²,
capable d’accueillir à terme 200 000 habitants), située à 15 km au nord de Doha, qui
alliera le résidentiel à une Energy City.
L’autre
axe d’investissement est l’éducation, impulsée par la Qatar Foundation. Côté
français, en attendant la création annoncée d’une formation dispensée par
Saint-Cyr au Qatar, HEC Paris a inauguré son premier programme d’Executive MBA
en février dernier dans l’émirat. De son côté, Total a créé le Total
Research Center Qatar dont l’essentiel de l’activité est tournée vers la R&D.
Le
sport est un nouvel axe d’activité que l’émirat veut promouvoir, d’autant que
cela permet à l’émirat d’être visible à l’international. Après avoir accueilli
les Jeux Asiatiques, l’émirat a prévu d’organiser les championnats du monde de
handball (2015) et surtout la coupe du monde de football (2022). Les autorités
françaises espèrent des retombées en termes de contrats de ces deux évènements.
Mais une menace pèse sur la coupe du monde de football. En effet, deux membres
de la FIFA
auraient touché des pots de vin pour favoriser le Qatar au détriment des Etats-Unis.
Sepp Blatter, le président de la
FIFA, devrait réunir un comité d’éthique pour examiner les
preuves. Si celles-ci sont avérées, un nouveau vote n’est pas exclu. Enfin, la
santé est le dernier axe de développement que veut promouvoir l’émirat, avec
notamment l’ouverture cette année du Sidra Medical and Research Centre, qui
sera le premier hôpital entièrement numérique.
Jean-François
Tournoud