Quelque 300 participants, parmi lesquels des dirigeants et des cadres de PME et d’ETI, étaient présents hier au palais d’Iéna, à Paris, lors de la deuxième édition du
forum Moci consacrée cette année au thème : « Les pays émergents sont-ils trop risqués pour
les PME ? ». Un thème décliné autour d’une session plénière et de quatre ateliers spécialisés (financements, aides à l’export, logistique et intelligence économique)*.
Le forum, organisé en partenariat avec le Conseil économique, social et
environnemental, la CGPME, Oséo et les Douanes, a débuté par un bref aperçu des tendances du commerce mondial, à partir des
données GTA-GTIS pour l’année 2010. Il en ressort que la France occupe la 6e position du classement des
exportateurs mondiaux. Devant elle, la Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas. Les meilleures parts de marché de la France en 2010 se situent sans surprise dans des pays comme le Sénégal (20,14 %), l’Allemagne (15,79 %), le Maroc (15,39 %), l’Italie (15,2 %) et l’Algérie (15,05 %).
« Le développement de nos entreprises se fait en permanence
sur la prise de risque et sur la gestion du risque », a expliqué Thierry Apoteker,
fondateur et directeur du cabinet de recherche économique Thierry Apoteker
Consultant (TAC). « Il faut donc être capable
de gérer l’incertitude. Les chefs
d’entreprise doivent l’intégrer dans leurs décisions. » Les marchés émergents sont des marchés plus difficiles ce qui oblige l’entreprise à réfléchir au type de
rentabilité qu’elle va obtenir. En effet, « la rémunération doit correspondre au degré du
risque pris dans le pays », indique t-il. Et d’ajouter : « Quatre familles de risque existent » : le change lié à la dépréciation de la devise; la demande qui peut s’effondrer; le paiement lié aux défauts de paiement, et la politique contractuelle mise en place par les
autorités. Ces dernières peuvent changer les règles du jeu pendant la partie, prévient Thierry Apoteker.
Ce dont ont témoigné les deux sociétés présentes lors de la session plénière. Ainsi a expliqué avec truculence Alain
Vialaret, directeur de la société Blue
Whale, qui exporte des pommes, « le
groupe, qui livre dans 48 pays – dont la Libye – n’est pas toujours à l’abri du risque. C’est pourquoi, « le réseau local est très important, on
n’exporte pas sans connaître le pays ou notre partenaire », a t-il ajouté. De son côté, Philippe Tour, P-dg de Arkamys, une société spécialisée dans le traitement numérique du signal de son qui a décroché un contrat pour travailler avec le géant Samsung, a souligné l’importance du multiculturel. « Nous avons appris beaucoup de cette expérience, autant en ce qui concerne les produits que la gestion des employés », a t-il indiqué.
Venice Affre
*Vous retrouverez un compte-rendu détaillé de la session plénière et des quatre ateliers avec des photos dans la prochaine édition de notre magazine et sur notre site internet.