Le 10 juillet dernier, la
Nouvelle-Zélande concluait un accord de coopération économique avec Taïwan,
prévoyant, dès son entrée en vigueur, d’éliminer la moitié des barrières tarifaires
sur les exportations et, dans les quatre ans suivants, jusqu’à la totalité. Une
signature très remarquée, puisqu’il s’agissait d’une première avec un État non
membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Très intégrée dans le commerce
mondial, notamment avec ses principaux partenaires (Australie, Chine…), la
Nouvelle-Zélande a aussi lancé une offensive plus à l’ouest, en direction de
l’ex-Empire soviétique. Au début de l’année, le président de Russie, Vladimir
Poutine, indiquait clairement qu’elle avait vocation à rejoindre l’Union
douanière, constituée en 2007 par son
pays avec la Biélorussie et le Kazakhstan.
Améliorer les infrastructures de TIC, la règlementation et la R&D
Wellington a ainsi conclu toute
une série d’accords commerciaux favorables au libre-échange. Et les différents
gouvernements en place on pu se féliciter que la balance commerciale demeure
positive (de 730 millions d’euros en 2012 et de 1,13 milliard pendant les cinq
premier mois de l’année en cours). Toutefois, dans sa toute récente
« Étude économique de la Nouvelle Zélande 2013 », l’OCDE estime que
les résultats pourraient être encore supérieurs, si ce pays du Pacifique
menait toute une série de réformes structurelles.
Tout en se félicitant de la bonne
tendance actuelle de l’économie néo-zélandaise, ses experts mettent en garde
sur un dérapage à long terme, notamment si la productivité n’est pas améliorée. « La
faible intensité des échanges et la faible présence du pays dans les chaînes de
valeur mondiales donnent à penser que la Nouvelle-Zélande ne récolte pas
pleinement les bénéfices de la mondialisation en termes de gains de
productivité », observent-ils.
La faute à une
« surévaluation persistante du taux de change », mais aussi aux
« inefficiences dans l’infrastructure des technologies de l’information et
de la communication », qui « nuisent à la connectivité internationale
du pays » et au « flou de sa réglementation » pouvant freiner
« la compétitivité et les possibilités d’investissement étranger ». Parallèlement,
« la faiblesse de la recherche-développement peut aussi être un frein à
l’adoption des technologies et des idées de l’étranger », ajoutent ces
experts.
Un excédent commercial structurel
D’après la base de données
GTA/GTIS, en 2012, les exportations de biens ont gagné 7,27 % à 29 milliards
d’euros. Une hausse, cependant, inférieure à celle des importations – + 11,6 % –
qui sont montées ainsi à 28,28 millions d’euros. Si la balance commerciale reste
positive, elle a fondu de 57,67 %. Cette année a été particulièrement mauvaise,
il est vrai, pour la Nouvelle-Zélande.
Sur une période plus réduite
(janvier-mai) et en comparant les années 2011, 2012 et 2013, on s’aperçoit,
grâce à GTA/GTIS, que l’excédent commercial de la Nouvelle-Zélande est d’abord
tombé de 1,87 milliard à 1,1 milliard d’euros, puis est remonté doucement à
1,32 milliard. Contrairement à 2012, la tendance est donc plutôt favorable
cette année. Explication : de janvier à mai 2013, les exportations ont pris environ 2
%, s’élevant ainsi à plus de 12,5 milliards d’euros, alors que les importations
ont à peine décollé (+ 0,18 %), s’établissant à 11,2 milliards d’euros.
En particulier à la Russie, son 28e client, la Nouvelle-Zélande a vendu surtout du lait, de la
viande, des fruits, du poisson et des préparations à base de céréales pour un
montant global de 75,5 millions d’euros. Ce qui reste très faible par rapport aux exportations avec
l’Australie (1,8 milliard), la Chine (1,6 milliard) et les États-Unis (1
milliard).
A Taïwan, son neuvième client,
elle a livré principalement des produits agricoles, ainsi que des préparations
à bas de céréales, du bois et du charbon de bois, pour une valeur totale de 232
millions d’euros. Ce qui est aussi peu également.
En 2012, la Nouvelle-Zélande avait vendu pour 722 millions d’euros
de marchandises à Taïwan. A Taipei, on s’attend à ce que le
commerce bilatéral augmente de 1,6 milliard de dollars américains par an, maintenant
qu’un accord est signé avec Wellington.
François Pargny