Voilà un petit pays du Nord de
l’Europe qui ne peut laisser indifférent. En effet, malgré l’étroitesse de son
marché (5 millions d’habitants), la Norvège fait envie. « Riche en
ressources naturelles », elle « enregistre un excédent du commerce
des marchandises depuis plus de 20 ans », expliquait l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), début octobre, à l’occasion du sixième examen de la
politique commerciale de ce pays.
Septième exportateur de pétrole
et deuxième au monde pour le gaz, la Norvège a encore accru ses livraisons d’hydrocarbures
à ses principaux clients : Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Suède,
France, etc. Le poste combustibles et huiles comptait ainsi pour près de 68 %
dans ses exportations globales l’an dernier. Grâce aux hydrocarbures,
l’ensemble de ses ventes à l’étranger a progressé de 16,36 % en 2011 et de 9,64
% entre janvier et septembre 2012.
En valeur absolue, d’après la
base de données GTA/GTIS, il a atteint 114,5 milliards d’euros l’an passé et
92,5 milliards pendant les neuf premiers mois de cette année. Comparativement,
les importations ne représentaient au total qu’un montant de 65,3 milliards en
2011 et de 49,2 milliards entre janvier et septembre 2012. Au fil des années,
Oslo a pu constituer un fonds public pour les retraites, dont le montant était
évalué à 460 milliards d’euros fin mars par l’OMC.
L’organisation internationale
note aussi que « le budget du gouvernement central a été excédentaire
depuis 1995 ». Dans le projet de budget 2013, le gouvernement de
centre-gauche annonce encore un excédent de 33,7 milliards, comprenant les
recettes des hydrocarbures versées au fonds de pension public. Tous les
clignotants sont au vert, de la croissance de l’économie, qui pourrait
atteindre 2,9 % en 2013, après 3,7 % cette année, au taux de chômage, qui
gagnerait un point à 3,2 %, en passant par l’inflation qui passerait de 1,3 % à
1,7 %.
La Norvège n’est pas membre de
l’Union européenne, mais « l’UE représente toujours plus de 80 % de
ses exportations et deux tiers environ de ses importations », relève
l’OMC. Ce qui est réconfortant pour les Vingt-Sept, notamment pour la France,
c’est qu’à côté des Chinois et des Nord-Américains, ils sont les premiers à
profiter de l’appétit des consommateurs et des industriels du pays scandinave. Les
revenus des Norvégiens ont gagné 4 % en 2011, portant le niveau moyen des
salaires à environ 55 000 euros par an.
En 2011, alors que les
importations de marchandises norvégiennes avaient bondi de 11,8 %, celles de la
France n’avaient progressé que de 1,7 %. L’Hexagone occupait ainsi le neuvième
rang parmi les Etats fournisseurs de la Norvège, devant la Corée du Sud. Mais
cette année, les importations des neuf premiers mois ont été supérieures en
provenance de France, avec une hausse de 5,6 %, par rapport à la moyenne
générale, qui était de + 1,77 %. La France a ainsi repris la huitième place au
Canada, qui est le seul grand fournisseur à connaître une chute de ses ventes
(- 28,8 %).
D’après GTA/GTIS, les achats à la
France se sont élevés à 2,1 milliards d’euros l’an dernier et à 1,65 milliard
de janvier à septembre 2012. La part de marché de la France serait ainsi passée
entre les deux périodes de 3,25 % à 3,34 %, ce qui reste, néanmoins très
éloigné de celles du trio de tête des fournisseurs : Suède (13,88 %),
Allemagne (12,64 %) et Chine (9 %). Pendant les neuf premiers mois de cette
année, 40 % des approvisionnements de la Norvège en provenance de l’Hexagone provenaient
de trois secteurs : automobile, machines-chaudières-mécanique,
machines-matériel électrique.
Dans l’automobile, la France
figurait dans le Top 5 des fournisseurs devant le Royaume-Uni et derrière
l’Allemagne, la Suède et le Japon. Durant cette période, elle a, d’ailleurs,
encore accru de 8,1 % ses livraisons, selon les Douanes norvégiennes. Mais
c’est dans la mécanique qu’elle enregistré la plus forte augmentation, soit +
17 %. A l’opposé, elle a subi une perte de 11 % dans le matériel électrique. A
noter encore que dans les boissons, un secteur où la France domine avec
l’Italie, ses exportations ont cru de 4,8 %.
« Le régime commercial de la
Norvège est, d’une manière générale, ouvert et libéral », se réjouit
l’OMC. Une seule exception notable, l’agriculture, « secteur auquel le
pays continue d’apporter un soutien élevé et qui bénéficie d’une importante
protection à la frontière et d’interventions considérables sur le
marché ».
Selon l’institution
multilatérale, « la Norvège a confirmé que la libéralisation unilatérale
des importations et le lancement d’une grande réforme agraire n’étaient pas à
l’ordre du jour de sa politique intérieure ». Pourtant, assure l’OMC,
« l’amélioration de l’accès au marché agricole de la Norvège pourrait
stimuler d’autres échanges de produits et de services pour lesquels la Norvège
dispose d’un avantage comparatif particulier ».
François Pargny
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