Les investissements directs étrangers en Inde ont bondi de 25 % sur les 11 premiers mois de l’année 2011 en glissement annuel, selon une récente étude du cabinet Ernst & Young. Surprise : alors que l’Inde était connue comme terre d’accueil d’externalisation des services, elle est en train de devenir une destination de choix pour les projets dans l’industrie manufacturière.
L’Inde serait-elle le futur atelier du monde ? Il y a loin de la coupe aux lèvres, mais le virage semble amorcé si on en croit les résultats du sondage mené par Ernst & Young auprès de 500 dirigeants de multinationales présentes en Inde. Pour un quart d’entre eux le pays est appelé à devenir une des trois destinations phare pour la production. « Le regard des dirigeants sur l’Inde a beaucoup changé ces dernières années, souligne Stéphane Baller, coauteur de cette étude. Dans le secteur automobile, par exemple, les constructeurs coréens s’installent en Inde ».
Car cette tendance ne concerne pas toutes les industries. « Tout le monde parie sur l’essor de l’automobile, y compris les constructeurs allemands qui assemblent sur place des voitures de luxe pour éviter de payer des taxes très élevées », précise Stéphane Baller. Autre secteur en pleine expansion : la machine-outil. « Les grosses PME allemandes sont très présentes, mais je ne serais pas étonné de voir d’ici à quelques années l’émergence d’une grande entreprise indienne dans ce secteur ».
Avec 26 projets en 2011, soit 3 % du total des IDE, la présence française est pour le moins discrète, comparée à celle des Allemands. « On l’oublie souvent, mais les Allemands écument le pays depuis très longtemps, et, comme les Indiens, ce sont de grands commerçants », note Stéphane Baller. Pourtant les Français se sont fait une bonne réputation dans des secteurs innovants comme les biotechnologies. Et d’autres encore, à en croire ce spécialiste : « Les Indiens sont très intéressés par ce que font les entreprises françaises dans les secteurs des télécommunications, de l’armement ou des applications mobiles ».
Un intérêt qui, dans le cas de l’armement, pourrait se concrétiser par l’achat de Rafale, annoncé en début de semaine. Même si rien n’est encore fait.
Sophie Creusillet
Pour en savoir plus :
Lire notre Guide Business Inde 2011