La 1ère édition de la semaine économique du Sénégal,
organisée par l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et
d’agriculture du Sénégal (Unccias), la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP)
et la Maison
de l’Afrique, se tient à la
Bourse de Commerce de Paris du 26 au 30 mai. Cette semaine,
destinée à mieux faire connaitre le pays aux investisseurs français, est pour
Frédéric Brunet, représentant de la
CCIP, un moyen de montrer le potentiel économique de ce pays
et de voir s’intensifier les relations franco sénégalaises, a-t-il déclaré lors
de l’ouverture de l’évènement.
Avec une croissance de 4,2 % en 2010 et une faible
inflation, le pays est la troisième économie d’Afrique de l’Ouest après le
Nigeria et la Côte
d’Ivoire. Le Sénégal compte sur sa ressource humaine
« éduquée » pour mettre en avant son dynamisme : 44 % de sa
population a moins de 15 ans et ses écoles de business forment de nombreux cadres
africains.
La France,
premier investisseur au Sénégal, compte environ 7300 entreprises sur place. Le
Sénégal est connu des grands groupes et de leurs filiales, or Mammadou Lamine
Niang, président de l’Unccias, veut attirer les PME PMI françaises. « On
s’adresse surtout à elles car elles ont besoin d’être informées et rassurées
sur notre potentiel. Nos efforts faits pour améliorer l’environnement du
travail doivent leur être dévoilés car c’est par les PME PMI que se développera
l’investissement français au Sénégal. »
D’autant plus que le marché sénégalais est une porte
d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest et le reste du continent. C’est une base
d’exportation de produits et services, une véritable plateforme. « Les
Sénégalais sont en quête de transfert technologique et demandeurs de
partenariats avec la France
pour être compétitifs » rapporte Mamadou Makhtar Diagne, directeur de
l’appui au secteur privé.
Le Sénégal, considéré comme un modèle d’ouverture, de
stabilité politique et sociale de la sous-région, a de quoi attirer les
investisseurs. Cinq secteurs sont porteurs : l’agriculture et l’agro-industrie ;
les produits de la mer et l’aquaculture ; le tourisme et
l’artisanat ; le textile et l’habillement ; ainsi que les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les téléservices.
Ces cinq « grappes de croissance » ont été déterminées par la
stratégie de croissance accélérée (SCA) mise en place par le gouvernement
sénégalais en 2005. La SCA
a trois objectifs : accélérer la croissance, la porter à 7% ; l’ancrer dans la
lutte contre la pauvreté et diversifier ses sources.
Le gouvernement a ainsi mis en œuvre une modernisation des infrastructures du
pays et une instauration d’un environnement des affaires international propice.
« C’est une marche vers l’émergence », explique Ibrahima Wade,
secrétaire exécutif de la SCA,
qui précise vouloir agréger deux autres grappes : les cuirs et peaux et
les mines et carrières.
Autre atout, le port de Dakar jouit d’une position géostratégique forte,
reliant l’Afrique à l’Europe et l’Amérique. C’est une plateforme logistique
mondiale et le cœur commercial du pays : 90 % du commerce extérieur sénégalais y transite à destination d’Europe, d’Inde et de Chine. Et pour éviter la saturation, l’Agence
de promotion des investissements et des grands travaux (Apix) a modernisé ses
infrastructures et veut développer les liaisons avec le réseau routier et
ferroviaire du pays. Avec 11 jours de délai pour la sortie des marchandises et
14 jours pour l’importation, ce port est « un de plus modernes
d’Afrique » assure Djigo Wane, D-g adjointe de l’Apix.
Le groupe d’hôtellerie français Onomo International témoigne
de son implantation réussie à Dakar, aidée par l’Apix. Avec un concept original, cette société
crée en Afrique des hôtels écologiques et économiques, en utilisant le savoir
faire et les ressources locales. Son co-président a vanté « la grande
efficacité » » sénégalaise. « En 45 jours, on a obtenu notre
permis de construire, alors qu’en France cela aurait mis 6 mois ! »
Onomo international construit d’autres hôtels à Abidjan (Côte d’Ivoire), Bamako (Mali) et Libreville (Gabon),
et espère voir s’améliorer la liaison ferroviaire et routière entre Dakar et la
capitale malienne.
C’est d’ailleurs l’un des projets phare du gouvernement pour
impulser le trafic de marchandises et désengorger le trafic routier, qui
rassemble 80 % du transport. Il faut moderniser le chemin de fer entre le port
de Dakar et en faire un corridor pour pénétrer l’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, si la France est le premier
fournisseur du Sénégal, elle n’est pas son premier client, qui est le Mali,
avec 22 % d’exportations contre 10 % pour les Français.
Alix Cauchoix