Nouvelle escalade dans la brouille qui oppose le Maroc à L’Union européenne (UE) : le Conseil de gouvernement qui se réunissait jeudi 25 février à Rabat a haussé le ton, décidant de suspendre tout contact avec les institutions européennes, hormis les échanges au sujet du recours relatif à l’accord agricole signé entre le Maroc et l’UE. Depuis l’annulation de cet accord par la Cour de justice de l’UE, au motif qu’il s’applique aussi au Sahara occidental, le Maroc ne décolère pas. « Le gouvernement dénonce le caractère hautement politique de cette décision, ses arguments infondés, sa logique biaisée et ses conclusions contraires au droit international et en désaccord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a indiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Pour éviter le gel des relations avec Rabat, allié précieux des 28 notamment dans leur lutte contre la mouvance djihadiste, l’UE avait immédiatement annoncé sa décision de faire appel de cette décision et de reporter son application le temps de la procédure. Un signe de bonne volonté qui n’avait pas suffi à apaiser les tensions entre les deux partenaires. « Tout en prenant note de la réaction rapide et unanime du Conseil de l’UE contre cet arrêt, le Gouvernement exprime sa profonde déception à l’égard de la gestion opaque que certains services de l’UE ont faite de cette question », souligne un communiqué du gouvernement marocain dénonçant ensuite « l’attitude déloyale » des Européens, faisant « peu de cas du respect nécessaire entre partenaires ».
Les autorités ont décidé de mettre en place un comité regroupant des membres des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération, de l’Intérieur et de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, pour suivre de près le développement de ce dossier et « proposer, le cas échéant, les mesures appropriées qu’il y aurait lieu de prendre pour préserver les intérêts nationaux légitimes », indique-t-on à Rabat.
Bruxelles n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 février, Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, affirme que l’UE reste disposée « à fournir les clarifications et assurances complémentaires pour répondre aux préoccupations du Maroc » afin que les contacts et la coopération puissent être pleinement rétablis dès que possible. La Haute représentante rappelle aussi la réaction rapide des 20 qui ont unanimement décidé de faire appel de cette décision. « Notre conviction est qu’un véritable partenariat implique l’écoute, le partage, la solidarité et le respect mutuels entre partenaires », conclut-elle.
K.L à Bruxelles
Pour prolonger :
Lire : UE / Maroc : Rabat menace de suspendre ses relations avec l’UE