La jeune République du Kosovo est dans un processus de
construction d’Etat moderne où l’économie se développe, se libéralise, et a besoin
des capitaux étrangers pour gagner en productivité, a souligné l’ambassadeur du
Kosovo en France à l’occasion d’un atelier Ubifrance le 23 mai à Paris.
Depuis son indépendance en 2008, cet Etat des Balkans a amorcé
une vive croissance économique pour atteindre les 5,3 % en 2011, la plus élevée
d’Europe. Celle-ci étant tirée par divers facteurs : une forte demande
intérieure – alimentée par les transferts de la diaspora – les investissements
publics, le crédit bancaire et l’aide publique au développement. Néanmoins, la
compétitivité du Kosovo reste minée par plusieurs handicaps : un faible
niveau de formation technique de la main-d’œuvre, une dépendance budgétaire à
l’aide extérieure, l’émigration des élites et l’absence d’infrastructures
adéquates (réseau routier, ferroviaire, énergétique). D’où l’appel formulé à
destination des entreprises françaises afin qu’elles investissent dans cette
nation prometteuse, en passe de devenir un modèle de zone franche européenne.
« Le pays doit
combler son retard et a besoin d’un investissement de 5 milliards d’euros dans
les 3 à 5 ans à venir», a déclaré le chef d’unité du département
Partenariat public-privé du ministère des finances kosovar. A ce titre, le
développement des Partenariats Public-Privé (PPP) a été décrété priorité nationale
par le gouvernement du Kosovo. Plusieurs projets d’envergure sont en cours de
construction ou prévus à moyen terme, tels que l’aéroport international de
Priština, les autoroutes reliant le Kosovo à la Macédoine et à
l’Albanie, le réseau de distribution d’électricité du pays ainsi que les infrastructures
de gestion des déchets. Autant de domaines dans lesquels les entreprises
françaises proposent une expertise approfondie.
Les atouts d’un pays
au cœur de l’Europe du Sud-est
Un système bancaire stable, l’usage de l’euro en monnaie
courante, des normes européennes en vigueur, la fiscalité la plus basse
d’Europe, et une population jeune (70 % a moins de 35 ans), autant d’atouts
pouvant intéresser les PME. Peu connu des investisseurs français, le pays
affiche pourtant de gros besoins, notamment en infrastructures et dans les
services publics. En outre, depuis 2011, une réforme de l’environnement des
affaires facilite l’inscription des entreprises sur le territoire (en deux
jours), et simplifie les procédures d’import-export, a précisé la ministre du
Commerce et de l’Industrie kosovare.
Ce pays tient aussi une place géographique
stratégique, comme porte d’entrée vers l’Europe du Sud-est et les autres Etats
des Balkans. Ses partenaires commerciaux sont les pays de l’Union européenne et
de la Central
European Free Trade Agreement (Cefta,
dont les signataires sont l’Albanie, le Kosovo, le Monténégro, la Bosnie, la Moldavie, la Croatie et la Serbie), qui représente pas
moins de 32 millions d’habitants et un PIB de 180 milliards d’euros (2009). Le
Kosovo dispose d’un accès illimité au marché européen pour exporter sans droit
de douane jusqu’en 2015. Ainsi que d’un accord préférentiel avec les Etats-Unis
pour l’entrée sans taxe de 4800 produits. Enfin, du fait de son isolement
mondial économique, le pays a été immunisé de la crise, seule sa diaspora ayant
été touchée.
Les secteurs
prioritaires : énergie, télécoms et mines
Actuellement en phase de privatisation de son patrimoine
public, le Kosovo souhaite créer des zones libres économiques, comme
l’a expliqué le ministre kosovar du Développement économique lors de l’atelier Ubifrance. Et ce dans trois
secteurs prioritaires : l’énergie, les télécoms et les mines. « Améliorer la distribution de l’électricité
dans le pays est fondamental, pour une population touchée par des coupures
d’énergie ». Pour ce faire, des appels d’offres sont en cours ou vont
être lancé cet été, où « les
Français sont les bienvenus en tant que partenaires ». Il en va de
même pour les énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermique,
hydraulique).
Deuxième grand secteur, les télécoms. « Le 22 mai nous étions à une conférence
organisée à Londres pour trouver des investisseurs. Les pays arabes, la France, l’Allemagne se sont
engagés à cette occasion », a souligné le ministre. Un appel d’offres
sera lancé le 23 juin prochain.
Troisième secteur, les mines. Riche en minerais (bauxite,
lignite, nickel et or), le Kosovo a effectué des changements législatifs pour
développer du secteur, jusqu’alors fermé aux investissements privés. La
logistique pouvant être facilitée par la proximité du pays de trois
ports : Thessalonique en Grève, Durres en Albanie et Bar au Monténégro,
sur la mer Adriatique.
Outre ces trois grands secteurs, le pays a aussi besoin de
renforcer ses infrastructures, notamment pour les transports : l’autoroute
devant relier le pays à l’Albanie ainsi que le développement des transports
urbains. Mais aussi le traitement des déchets et le tourisme, avec le projet du
domaine skiable de Brezovica, et la modernisation agricole.
Et pour aider les entrepreneurs français à se lancer sur ce
marché, l’Agence de promotion de l’investissement au Kosovo (Ipak) les accompagne
dans les démarchés d’enregistrement et organise des rencontres avec de potentiels
partenaires locaux.
La France exporte au Kosovo en moyenne pour un montant de 10 millions
d’euros par an depuis 2005 et importe en quantité très limitées (moins de un
million d’euros par an). Partenaire commercial modeste de la France, le Kosovo est son
173ème client et 188ème fournisseur, selon les données d’Ubifrance.
Les plus grands investisseurs étrangers au Kosovo sont les Allemands (292
millions d’euros entre 2007 et 2011), les Britanniques (251 millions), les
Slovènes, mais aussi les Turcs (64 millions) et les Américains (31 millions). La France n’arrivant qu’en 10e
position avec 5 millions d’euros investis.
Alix Cauchoix
MOCI Pratique:
Agenda Ubifrance :
Rencontres d’affaires France/Balkans-Europe du Sud-est
4 au 6 juillet à Sofia (Bulgarie)
150 entreprises participantes venant des dix pays du Sud-est
de l’Europe et des Balkans. L’objectif est de créer de nouveaux courants
d’affaires et de conforter son marché sur cette zone en devenir.
Contact:
Marc Martinant,
01 40 73 36 36
Date limite d’inscription le 31 mai, coût : 990 euros
Ipak:
Phone: +381 (38) 200 36 542
FAX: +381 (38) 212 807
[email protected]
Pour en savoir plus :
Consultez tous nos contenus sur le Kosovo dans le GPS Business
Ainsi que la
Lettre des Balkans du ministère du Commerce extérieur