L’Allemagne poursuit le
rééquilibrage de son économie. Alors que ses exportations ont
franchi la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros d’exportations
l’an dernier, portées par une industrie automobile très dynamique, le ministère
fédéral de l’Économie et de la technologie (BMWI) notait, dans un communiqué de
presse du 11 janvier, que « la forte demande des ménages continue de tirer
la demande intérieure ».
Le ministre vient récemment de confirmer cette tendance, en mettant en avant les hausses
de salaires, la baisse du chômage et la modération de l’inflation. Selon
Philipp Rösler, la consommation des ménages et les importations vont ainsi
progresser respectivement de 1,2 % et de 3 % cette année, alors que les
exportations ne vont gagner que 2 %.
Ce n’est pas vraiment une surprise pour Bertrand Le Tallec, le directeur du
bureau Ubifrance à Düsseldorf, pour qui « depuis 2011, le commerce
extérieur, la consommation des ménages et l’investissement contribuent
équitablement à la croissance ».
Le rééquilibrage du modèle
allemand est plutôt une bonne nouvelle pour la France, en froid avec son
commerce extérieur (75 milliards d’euros de déficit prévu en 2011). Même si la
France a cédé du terrain par rapport aux deux premiers pays fournisseurs de
l’Allemagne, la Chine (8,75 % de part de marché) et les Pays-Bas (8,26 %),
l’Hexagone est demeuré numéro trois, avec un montant d’exportations de 55,4
milliards d’euros pendant les dix premiers mois de 2011, représentant une part
de marché de 7,37 %, d’après la base de données de notre partenaire GTA-GTIS.
L’an dernier, la Chine a perdu du terrain (- 0.9 point de part de marché), tout
comme les États-Unis (part de marché de 5,32 %) qui ont abandonné de peu la
quatrième place à l’Italie (5,37 %). Bertrand Le Tallec observe aussi
« une forte demande de la part de PME françaises attirés par les grandes
industries allemandes comme l’automobile ou les secteurs d’avenir comme les
énergies renouvelables. Les fabricants de batteries ou de matériaux pour les
véhicules, d’automatismes, de composants électroniques et mécaniques, dans
l’éolien offshore par exemple, sont ainsi très actifs ».
Enfin, la France a amplement
profité de la décision du gouvernement d’Angela Merkel d’arrêter progressivement l’exploitation de l’énergie nucléaire. Elle est ainsi redevenue
exportatrice nette d’électricité vis-à-vis de l’Allemagne.
Récemment, le géant Siemens a estimé le coût total de la sortie du nucléaire entre
1 400 et 1 700 milliards d’euros d’ici à 2030.
Un prix gigantesque à payer par l’économie allemande. Mais, à ce jour, en
raison du consensus politique outre-Rhin, il est plus que probable que la
décision prise après l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima
l’an passé ne sera pas remise en cause à court terme. Prévues en automne 2013,
les prochaines élections législatives s’annoncent serrées.
François Pargny
Pour en savoir plus :
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- 1 La fiche pays du MOCI sur l’Allemagne
- 2 Le GPS Business du MOCI sur l’Allemagne, en tapant
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